Gossi, un carrefour du centre du Mali. C’est dans une ancienne base de la mission onusienne que la force Barkhane construit une nouvelle base. Un point stratégique pour permettre aux soldats français de prendre pied dans la zone aride du Gourma.
Une nouvelle base militaire française au Mali
« Notre but ici c’est bien à la fois de redonner à la population la capacité de vivre, de circuler normalement et d’être libre, tout en poursuivant nous, à notre niveau, notre lutte contre le terrorisme, (...) Gossi étant le poumon économique de la région les groupes armés terroristes, comme tout le monde ont besoin de se ravitailler, et donc ils essaient de profiter de tout ce qu’offre Gossi pour se ravitailler donc c’est bien notre priorité ici de les en empêcher », explique le lieutenant Gauthier, officier de la force Barkhane.
Pour le commandement militaire français au Mali, le choix de la région de Gourma est donc loin d‘être banal, notamment sur le plan de la stratégie militaire.
Contenir les poches d’insécurité
« C’est pas anodin. Quand vous êtes dans le Gourma, vous êtes, je dirais, à la poignée de l’éventail. Vous êtes en mesure d’apporter un appui au Burkina, s’il venait à le souhaiter – il a déjà requis l’appui de l’armée française, en octobre dernier, et tout le monde sait que c’est un membre du G5 donc il a une légitimité complète à demander l’appui de la France », renchérit le général Frédéric Blachon, commandant de la force.
Mais, l’implantation de cette nouvelle base ne signifie pas pour autant un abandon des autres zones stratégiques pour les djihadistes.
« Une force, c’est faire des choix. On ne peut pas si vous voulez, exercer partout la même pression, sur l’adversaire. Actuellement, davantage présent dans le Liptako et demain dans le Gourma, nous affrontons les katibas les plus virulentes. Ce n’est pas pour autant que nous ne sommes pas dans le Nord, mais actuellement, on assiste, dans le Nord, à une situation beaucoup plus calme, et donc on profite de cette situation, je dirais, pour ne pas envenimer la situation », a-t-il ajouté.
Présente au Mali depuis juillet 2014, la force française Barkhane est passée de 3 000 hommes à son lancement à 4 500 en 2018. Quinze d’entre eux ont été tués.