Washington retire son personnel des Comores, sur fond de crise politique

Les Etats-Unis ont décidé de rappeler leur personnel diplomatique des Comores, alors que l’archipel de l’Océan Indien vit ces dernières heures au rythme d’une instabilité politique et sécuritaire.

Dans la journée de jeudi, le branle-bas a gagné la capitale des Comores peu après l’arrestation d’un opposant ayant participé à la présidentielle du week-end dernier. Près de deux heures d’affrontements entre les forces de l’ordre et un groupe d’hommes armés autour de la principale caserne militaire de Moroni, trois morts selon le dernier bilan. La crise politique s’enracine depuis la réélection contestée du sortant Azali Assoumani.

Jeudi, les Etats-Unis ont ordonné à leur personnel de quitter les Comores, évoquant “une fusillade, des troubles politiques et une menace sur les infrastructures du pays”. Il s’agit d’une mesure généralement adoptée par le Département d’Etat américain en cas de troubles dans un pays.

Plus tôt dans la semaine, la Commission électorale a déclaré vainqueur le président Azali Assoumani, avec plus de 60 % des suffrages. Des résultats contre lesquels s’est insurgée l’opposition comorienne qui crie à un “hold-up électoral”.

Elections “biaisées”

Le colonel Soilihi Mohamed, un ancien chef d‘état-major de l’armée très respecté qui a été arrêté peu avant les échanges de coups de feu, avait notamment pris la tête d’un “comité national de transition” afin de “régler la crise post-électorale” et “assurer une transition pacifique”.

“Le scrutin du 24 mars a été une tromperie, une mascarade et une honte, (...) nous allons organiser la résistance”, a-t-il poursuivi, exhortant la population à “désobéir civilement” si le vote de dimanche n‘était pas annulé d’ici au 3 avril.

Les ONG comoriennes et de nombreux observateurs étrangers ont largement confirmé les irrégularités relevées par les douze adversaires du chef de l’Etat sortant.

Des accusations venues exacerber les tensions relatives à la modification constitutionnelle initiée par le président Assoumani devant lui permettre de garder le pouvoir jusqu’en 2029. Mais surtout, qui font peser une épée de Damoclès sur cet archipel, habitué aux coups d’Etat.
Voir sur Africanews
>