RDC : quand Tshisekedi « écrasera » les groupes armés

Les jours des groupes armés qui sèment la terreur depuis plus de deux décennies en RDC sont comptés. Ils devraient être « écrasés » dans peu de temps, promet le président Tshisekedi.

En marge de la 7è édition des Africa CEO Forum Awards qui se sont déroulés à Kigali au Rwanda, le chef de l‘État congolais a rencontré mardi la diaspora congolaise dont les hommes d’affaires, au pays de mille collines. L’occasion pour Félix Tshisekedi de réitérer les engagements pris lors de la campagne électorale.

Parmi ces promesses, celle de restaurer la paix et la sécurité à l’Est de la RDC. « Je demande à nos compatriotes de l’est de me faire confiance. Je n’irai pas dans le sens contraire de ce que j’ai promis lors de ma tournée électorale à l’est de notre pays. Je sais bien ce qui se passe à l’est et croyez-moi, je suis en train d’y travailler avec les spécialistes en sécurité et d’ici-là, tous les groupes armés encore actifs dans cette partie de notre pays seront écrasés », a déclaré mardi, le président congolais lors d’une conférence de presse.

Une détermination quasiment à la mesure du chaos perpétré depuis plus de 20 ans par des groupes armés qui s’affrontent et/ou combattent l’armée régulière appuyée par la mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) entre autres pour le contrôle d’inestimables ressources minières dont regorgent les provinces orientales congolaises.

Privilégier la voie diplomatique

Et comment en découdre avec ces desperados si ses deux prédécesseurs (Kabila père et fils) ont régné sans être parvenus à pacifier l’Est de la RDC ? Encore que ces milices sont pour la plupart soutenues selon des observateurs par des pays voisins dont le Rwanda surtout lors de la « Deuxième guerre du Congo » (1998-2003).

Un épisode noir que beaucoup de Congolais n’entendent pas pardonner au dirigeant rwandais. Ainsi qu’en témoigne la pluie de critiques formulées à l’endroit de Tshisekedi quand il s’est incliné lundi au mémorial du génocide rwandais de 1994.

« Et qui parlera pour le génocide congolais ? Car le génocide Rwandais était un prétexte créé de toutes pièces pour envahir la RDC, afin de procéder au pillage systématique de la richesse de la RDC. Les preuves tangibles sont aujourd’hui visibles à l‘œil nu », a écrit sur Twitter un internaute.

SE Félix Tshisekedi visite les expositions du Mémorial pour en apprendre davantage sur l’histoire du Génocide perpétré contre les Tutsi. Les causes, l'exécution, les conséquences du #Génocide et le parcours du #Rwanda vers la réconciliation et la reconstruction. #DRC pic.twitter.com/tzW2X76o8O— Kigali Genocide Memorial (@Kigali_Memorial) 25 mars 2019

Mais, comme la France du général de Gaulle et l’Allemagne du chancelier Adenauer, le Rwanda et la RDC semblent désormais déterminés à oublier ces moments douloureux pour parler avenir. « Nos pays resteront voisins pour toute la vie. Nous ne sommes que des acteurs spontanés, nous passerons un moment donné. Il y a le gaz que nous pouvons utiliser pour booster l’industrialisation de la région », a souligné Tshisekedi lors d’un panel qu’il composait avec son homologue Paul Kagame.

« Les problèmes au Rwanda, dans de nombreux cas, deviennent des problèmes en RDC. Et l’inverse est aussi le cas. On ne peut pas résoudre ces problèmes seuls », lui a répondu le président rwandais.

Ce beau rêve caressé par « Fatshi » a beau être paradisiaque, le 5è président de RDC et son homologue gagneraient à appuyer fortement sur l’accélérateur diplomatique pour enfin parvenir à des solutions qu’ils n’ont pas pu obtenir par des armes ou des incidents diplomatiques. Et en cas de réussite, ils pourraient sans doute entrer par la grande porte dans le Panthéon des grands faiseurs de paix en Afrique.

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