Le Nigeria a rendez-vous avec les urnes le 16 février pour élire les nouveaux parlementaires et surtout le prochain chef de l‘État. Et pour cela, la machine fonctionnera comme aux États-Unis.
Nigeria : vingt ans de système électoral à l'américaine
Plus que quelque 24 heures pour que les choses sérieuses commencent au Nigeria. C’est en effet demain samedi 16 février que les quelque 84 millions d‘électeurs répertoriés par la commission électorale (INEC) se rendront aux urnes pour des élections générales : législatives, sénatoriales et présidentielle.
Mais, en entrant dans l’isoloir, chaque électeur devrait avant tout se conformer à ce qu’on pourrait appeler « mode d’emploi électoral » dans la première économie africaine. Un mode d’emploi défini dans la constitution de 1999 et calqué presque sur le modèle des États-Unis d’Amérique.
Comme au pays de l’Oncle Sam, il s’agit d’un régime présidentiel. Les Nigérians doivent élire pour quatre ans renouvelables une fois, le président et son colistier, c’est-à-dire celui qui devrait être vice-président de la République en cas de victoire.
C’est ainsi qu’en 1999, Atiku Abubakar, candidat à la présidentielle à venir pour le compte du Parti démocratique populaire (APC) devint vice-président du président élu Olusegun Obasanjo. En 2015 Yemi Osinbajo avait été le colistier de Muhammadu Buhari qui entend briguer un deuxième mandat consécutif au nom de son parti le All Progressive Party (APC) – toujours avec le même ticket.
Mais, pour espérer emménager au Palais présidentiel Aso-Rock Villa d’Abuja, il faut obtenir 25 % des voix dans deux tiers des 36 États que compte le pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 190 millions d’habitants, d’après le recensement de 2017). Si aucun candidat n’atteint ce résultat, un second tour est organisé, opposant les deux premiers.
Une petite différence
Les Nigérians sont aussi appelés à élire leurs parlementaires : les sénateurs et les représentants ou députés. La chambre des représentants est composée de 360 membres. Quant au sénat, il est constitué de 109 membres. Soit 3 par État. L‘État d’Abuja ayant un statut particulier, a un sénateur. Les sénateurs comme les députés sont élus au suffrage universel pour un mandat de quatre ans au scrutin uninominal direct à un tour.
Et comme dans toute démocratie, les parlementaires sont chargés de contrôler l’action du gouvernement. Ici, contrairement à de nombreuses démocraties et à l’instar des Américains, l’avis du Sénat est requis pour certaines décisions dont les nominations à de hautes fonctions de l’administration (directeur général par exemple).
Mais il y a une différence majeure entre le système électoral nigérian et américain. D’après des informations disponibles à notre niveau, il n’existe pas d‘élections de mi-mandat au Nigeria.
Peut-être l’option sera-t-elle un jour introduite. Il suffira que la constitution soit modifiée.
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