Le groupe armé tchadien visé par des frappes aériennes françaises début février dans le nord-est du Tchad a estimé lundi avoir perdu une bataille mais pas la guerre après la capture d’au moins plusieurs dizaines de ses combattants.
Tchad-Intervention militaire française : la rébellion ne s'avoue pas vaincue
“Une bataille est perdue mais pas la guerre”, a déclaré à l’AFP Youssouf Hamid, porte-parole de l’Union des forces de la résistance (UFR).
Le groupe est entré fin janvier au Tchad depuis la Libye, où il était basé. À la demande de N’Djamena, la France a annoncé avoir procédé à trois reprises à des frappes de Mirage 2000 contre la colonne de pick-up.
“On ne savait pas que la France interviendrait. Normalement, ils font du renseignement, ça on le sait. On ne s’attendait pas à des frappes”, a déclaré M. Hamid.
“Il n’y a pas eu un seul combat entre (les combattants de l’UFR) et l’armée tchadienne. C’est la France qui a combattu, pas les Tchadiens”, a-t-il pesté.
Plus de 250 rebelles capturés
Samedi, l’armée tchadienne avait annoncé avoir capturé “plus de 250 terroristes, dont quatre principaux chefs”, saisi plus de quarante véhicules et “plusieurs centaines” d’armes.
Selon M. Hamid, qui a qualifié ce bilan de “fantaisiste”, une “trentaine” de combattants de l’UFR se sont rendus à l’armée tchadienne après s‘être réfugiés dans une grotte à la suite des bombardements français, “sans qu’il y ait de combats”.
L’UFR est un groupe armé né en 2009 dont la majorité des membres et des chefs est à l’origine d’une tentative de putsch en 2008 stoppée in extremis aux portes du palais présidentiel de N’Djamena grâce à l’appui de l’allié français.
Dirigé par Timan Erdimi, neveu du président Idriss Déby Itno et de l’ethnie zaghawa comme lui, le groupe comptait sur des défections au sein de l’armée pour grossir ses rangs lors de sa dernière offensive.
Des sources au sein de l’UFR ont affirmé que plusieurs dizaines de militaires de l’armée les avaient rejoints, sans qu’il soit possible de confirmer l’information.
Depuis son arrivée au pouvoir en 1990 avec l’aide de Paris, Idriss Déby, qui avait renversé Hissène Habré, a toujours pu compter sur son allié français.
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AFP