L’euphorie née de la victoire de George Weah à la présidentielle du Liberia a baissé en teneur. Un an après son arrivée au pouvoir, l’ancien footballeur doit faire face au feu roulant des critiques qui l’accusent de mettre sous coupe l‘économie du pays. Des accusations rejetées en bloc par le président libérien lors de son discours à la nation ce lundi, réitérant sa détermination à aller au bout de ses promesses.
Liberia : un an après son arrivée au pouvoir, Weah sous pression
Difficultés économiques, coût élevé de la vie, scandale de corruption… Les griefs évoqués contre le nouveau chef de l’Etat libérien se font de plus en plus insistants, notamment dans les rangs de l’opposition.
Certes, George Weah a engrangé quelques succès en lançant le chantier du premier hôpital militaire du pays, en instaurant la gratuité des études universitaires, puis en faisant passer l’application de la loi sur la propriété de la terre.
Mais à l’exception de son vaste programme de construction de routes, son bilan ne trouve guère grâce aux yeux de l’opposition. Sous George Weah, “les prix n’ont cessé de grimper, beaucoup de gens ont du mal à joindre les deux bouts”, critique pour sa part un militant de l’ex-parti au pouvoir, Abednigo Johnson.
Pour se défendre, Monrovia évoque une économie sinistrée par l‘épidémie meurtrière d’Ebola (2014-2016). Pour réaliser son programme en faveur des pauvres, le gouvernement libérien doit frapper à la porte des bailleurs de fonds internationaux. “Le président veut tout faire le plus vite possible, ce qui n’est pas simple en ce moment en raison du manque de financement”, résume son porte-parole, Solo Kelgbeh.
Bientôt un rapport d’enquête sur l’affaire des 100 millions de dollars
Lundi, dans un message télévisé à l’endroit de la nation, George Weah a tout de même félicité les efforts de son gouvernement pour la marche vers la réalisation de ses ambitieux projets. “Avec le soutien du gouvernement et de nos partenaires internationaux au cours de cette première année au pouvoir, je peux affirmer avec confiance que le Liberia est bien meilleur aujourd’hui sous notre direction qu’il ne l‘était il y a 12 mois lorsque nous nous sommes engagés à servir notre peuple”, a-t-il dit.
Quelques heures avant son adresse télévisée, le dirigeant libérien a été interpellé lors d’une manifestation d‘étudiants à Monrovia, la capitale. Ces derniers réclamaient les conclusions de l’enquête sur la présumée disparition de quelque 100 millions de dollars des caisses de la Banque centrale du Liberia. L’affaire, surgie courant septembre 2018, avait créé une vive polémique dans le pays. L’administration Weah avait alors fait appel à des experts du FBI pour aider à la réalisation de l’enquête.
Lundi, le président libérien est revenu sur ce scandale, affirmant que le rapport d’enquête serait publié à la fin du mois de février.