Nouveau coup de froid dans les relations entre l’Italie et la France. En accusant dimanche la France d’aggraver la crise migratoire en Europe, le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, a remis à chaud un sujet de tension entre Rome et Paris, provoquant au passage un incident diplomatique.
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Ce lundi, Teresa Castaldo, ambassadrice d’Italie en France convoquée dans les bureaux du ministère français des Affaires étrangères. Elle devait répondre des propos “inacceptables et sans objet tenus par des autorités italiennes hier (dimanche, Ndlr)”, mentionnait la note du Quay d’Orsay.
L’homme à l’origine de ce ballet diplomatique, c’est Luigi Di Maio, vice-président du Conseil italien et chef politique du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) qui gouverne avec la Ligue (extrême droite). Dimanche, l’homme politique s’est exprimé sans ambages sur la politique de la France en Afrique, à l’origine selon lui, de l’aggravation de la crise migratoire en Europe.
“Si aujourd’hui il y a des gens qui partent, c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains”, a-t-il déclaré.
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En dépit de la convocation de l’ambassadrice italienne, Luigi Di Maio est resté fidèle à ses propos, les réitérant ce lundi. “Je ne crois pas qu’il y ait un incident diplomatique” a-t-il confié à la presse avant d’ajouter : “Je pense que tout cela est vrai. La France est un de ces pays qui, parce qu’il imprime la monnaie de 14 pays africains, empêche le développement et contribue au départ des réfugiés. Si l’Europe veut en ce moment avoir un peu de courage elle doit avoir la force d’affronter le thème de la décolonisation de l’Afrique”, a-t-il martelé.
Cette sortie d’un cadre de la Majorité présidentielle en Italie vient affiner la position du nouveau gouvernement italien, ouvertement à couteaux tirés avec Paris. M. Di Maio et le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, patron de la Ligue, ont apporté de façon très démonstrative leur soutien aux “gilets jaunes”, mouvement social qui bouscule la présidence d’Emmanuel Macron en France.
En septembre dernier, c’est la ministre italienne de la Défense, Elisabetta Trenta qui rejetait la responsabilité du conflit libyen sur la France, l’accusant d’avoir privilégié ses intérêts à ceux du peuple libyen.
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