On trouve souvent Desire Koffi dans les rues des quartiers animés de Koumassi, à Abidjan, la capitale commerciale de la Côte d’Ivoire, à la recherche de vieux appareils électroniques endommagés, éléments essentiels de ses créations multimédias.
Un artiste ivoirien insuffle une nouvelle vie aux déchets électroniques
Le jeune homme de 24 ans se rend régulièrement dans ce quartier où il achète des téléphones usés ou endommagés, des claviers d’ordinateur.
« Mon objectif numéro un est d’essayer, à ma façon, de réduire les déchets électroniques que l’on trouve dans les rues et dans les poubelles. Ici, nous sommes dans l’un des quartiers les plus populaires de la ville, où vous trouvez généralement de vieux téléphones qui ne peuvent plus être réparés. Les habitants ici m’aident beaucoup, parce que, lorsqu’ils ont de vieux téléphones ou des téléphones inutilisables, ils m’appellent pour venir les chercher, et ce n‘était pas le cas auparavant, car on retrouverait ces vieux téléphones dans les égouts ou entre les mains des enfants qui jouaient avec, ce qui n’est pas bon pour leur santé », a-t-il déclaré.
Abidjan, qui compte environ 5,5 millions d’habitants, produit jusqu‘à 1 500 tonnes de déchets électroniques par an. Le jeune artiste assure qu’une quantité importante de ces déchets peut être utilisée pour gagner de l’argent.
« En ce moment, je travaille avec des écrans de téléphone et des claviers, et je les utilise tous dans ma peinture. Je garde tout. Je ne jette rien. Je les range de côté et les utilise plus tard », a-t-il ajouté.
Une des pièces uniques de Koffi lui prend environ 3 à 5 jours à créer.
« C’est la suite de ma série “To Save a Child”, (Pour sauver un enfant) et le portrait d’une petite fille qui montre sa langue, et j’ai essayé d’exprimer sa joie à travers les couleurs que j’avais utilisées ».
Avec plusieurs expositions à l‘étranger et dans son pays à son actif, Desiré Koffi est en passe de devenir l’une des figures les plus importantes de la Côte d’Ivoire dans l’art contemporain.
« Aujourd’hui, nous parlons beaucoup du recyclage et nous aimons le type de travail qu’il fait, mais à la fin, vous obtenez l’aspect graphique de son travail. Vous pouvez voir que c’est un artiste qui, malgré l’incorporation du matériel de recyclage, parvient à capturer toutes ces formes, visages et émotions dans son travail, ce qui nous a vraiment sidérés », a ajouté le Directeur de la galerie d’art, Olivier Pepe.
Koffi vend ses peintures à un prix minimum de 100 000 F CFA par pièce, soit 173 USD.