Afrique du Sud : Zuma face à de lourds frais de justice

L’ex-président sud-africain n’en a pas fini avec les démêlés judiciaires. Le voilà flanqué cette fois-ci de lourds frais de justice qu’il est sommé d’honorer. D‘énormes frais qui résultent de son procès pour corruption. Explications.

La décision de justice sommant l’ancien homme fort d’Afrique du Sud de payer ses frais de justice est tombée ce jeudi même. Les médias du pays rapportent que M. Zuma doit verser jusqu‘à 2 millions de dollars, somme qui pourrait même connaître une hausse.

Le juge Aubrey Ledwaba, lors de son jugement à la Haute Cour de Pretoria : “l’Etat n’est pas responsable des frais de justice encourus par M. Jacob Gedleyihlekisa Zuma à titre personnel dans les poursuites pénales engagées contre lui.”

Le juge Ledwaba ne s’est pas contenté de cette déclaration ; il s’est de même intéressé aux sommes dépensées pour la défense de l’ancien président sud-africain, sur demande des partis de l’opposition. A ce propos, l’Alliance démocratique (en abrégé AD en anglais), le principal parti d’opposition en Afrique du Sud, s’est réjouie dans un communiqué en ces termes :

“Le système de corruption où ceux qui pillent l‘État sont en mesure de se défendre avec les deniers publics a été stoppé aujourd’hui.”

L’ancien chef d’Etat pourrait faire appel de toutes ces décisions de justice relatives aux frais qu’il doit payer.

L‘épée de Damoclès reste toujours suspendue au-dessus de la tête de Jacob Zuma, qui doit se retrouver (en principe) encore une fois devant la justice, cette fois-ci en mai prochain. Il s’agira de savoir si oui ou non les accusations de corruption portées contre lui doivent être abandonnées, ou s’il doit être jugé.

Un passé tenace qui ne lâche pas prise

Jacob Zuma a été président de l’Afrique du Sud, la première puissance industrielle du continent africain, entre 2009 et début 2018. C’est en février dernier qu’il s’est fait évincer du pouvoir par une motion de censure de la part de son propre parti, l’ANC (African national congres).

Il est accusé d’avoir trempé dans des affaires de corruption. Parmi celles-ci, le scandale lié à une vente d’armes dans les années 1990, chiffrée à 2,5 milliards de dollars. Dans cette affaire, Zuma aurait reçu jusqu‘à 280.000 euros de pots-de-vin de la part du groupe de défense français Thales. Pas moins de seize chefs d’accusation ont été retenus pour fraude, racket et blanchiment d’argent contre l’ancien homme fort de Pretoria.

Jusqu‘à ce jour, l’ancien numéro 1 sud-africain et le groupe français nient en bloc toutes les accusations portées contre eux. Pour rappel, c’est en 2005 que Jacob Zuma faisait pour la première fois l’objet de ces accusations. Celles-ci, comme par magie, avaient été abandonnées peu avant son ascension au pouvoir en 2009, puis remises sur la table en 2016.

Les choses semblent ne pas s’arranger pour Zuma, puisque son successeur Cyril Ramaphosa a décidé de faire de la lutte anti-corruption son cheval de bataille. S’agit-il d’un simple coup de bluff politique de la part de M. Ramaphosa, ou l’Afrique du Sud est-elle vraiment entrée dans nouvelle nouvelle ère ?

Affaire à suivre…
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