La principale coalition de l’opposition au Togo ne présentera pas de candidats aux élections législatives du 20 décembre et appelle à de nouvelles manifestations pour dénoncer des irrégularités dans le processus électoral.
Togo : l'opposition pour le boycott des législatives
La Cour constitutionnelle a validé les listes de 12 partis – dont aucun des 14 partis membres de la coalition à l’origine des manifestations qui secouent le pays depuis plus d’un an – et 17 autres listes provenant des candidats indépendants, selon une décision obtenue par l’AFP lundi. La campagne électorale doit démarrer le 4 décembre.
“Par tous moyens, nous ferons en sorte que ces législatives n’aient pas lieu. Nous ne voulons plus jamais d‘élections frauduleuses au Togo”, a déclaré lundi sur une radio locale Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition de l’opposition.
“Nous n’allons pas donner notre bénédiction à la mascarade qui se prépare. Nous avons déjà saisi la Commission de la Commission économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao)”, instance régionale qui suit de près la crise politique togolaise, a-t-elle ajouté.
La coalition de l’opposition a appelé à deux nouvelles journées de manifestations, les 29 novembre et 1er décembre.
“Nous voulons simplement exercer notre droit constitutionnel, pour montrer que nous ne sommes pas d’accord”, a précisé Mme Adjamagbo-Johnson.
L’opposition exige notamment la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ainsi que la reprise de toutes les activités préparatoires aux élections.
La semaine dernière, le ministre de la Sécurité, le général Yark Damehame, avait mis en garde contre d‘éventuelles violences visant à perturber le processus électoral.
“Le boycott est un choix démocratique. On ne cherche pas à casser l’isoloir ou l’urne”, a averti le général sur une radio locale.
En septembre 2017, une marée humaine s‘était emparée des rues de Lomé et de plusieurs grandes villes du nord à l’appel de la coalition pour demander la démission du président Faure Gnassingbé.
Ce dernier est au pouvoir depuis 2005, après la mort de son père, qui avait dirigé le pays pendant 38 ans.
AFP