Sénégal : bagarre rangée entre députés en plein Hémicycle

Au Sénégal, le Parlement a été transformé en scène de western ce lundi soir. Des parlementaires ont donné libre cours à leurs pulsions de bagarreurs, se tapant dessus comme des poupées de chiffon. Explications.

Au Sénégal, il n’y a pas que les célèbres lutteurs traditionnels qui sachent se livrer en spectacle. Les députés eux aussi savent le faire. Ce lundi, des coups de pied et de poing ont fusé d’un peu partout au sein même de l’Hémicycle, le ‘‘lieu très saint’‘ où l’on discute et crée les lois du pays.

La cause de cette scène aux allures de cours de récréation ? Le temps de parole imparti à 18 parlementaires de l’opposition. Ils ont eu 20 minutes pour s’exprimer et en ont bien profité pour vider leur sac, ce qui n’a pas été du goût des députés de la majorité (le camp présidentiel), dont les nerfs étaient à fleur de peau.

La suite est digne d’un film d’action ; des coups ont volé de toutes parts pendant plusieurs minutes, mettant dans les tiroirs la véritable raison de leur présence dans l’Hémicycle, à savoir les dossiers sur lesquels ils devaient débattre. Étaient prévues au menu des discussions les questions d’éducation et de l’enseignement supérieur.

Trente minutes et plusieurs coups plus tard, c’est finalement le député Abdoulaye Makhtar Diop, grand Serigne de Dakar et un des doyens de la majorité qui a fini (enfin) par prendre la parole en ces termes : ‘‘certains députés viennent d’écrire la page la plus noire de l’histoire de l’Assemblée du Sénégal. Il faut qu’ensemble nous présentions au peuple sénégalais nos excuses les plus sincères.’‘

Finalement, la bagarre n’a été qu’un coup d‘épée dans l’eau, puisque les députés de l’opposition ont obtenu raison et se sont exprimés dans les temps qui leur étaient impartis. D’ailleurs, ils ont jugé ce temps de parole équilibré.

C’est dans deux mois que les Sénégalais se rendront aux urnes dans le cadre du premier tour de la présidentielle. Cette échéance qui se rapproche de plus en plus pourrait expliquer la fébrilité des parlementaires, quand on sait à quel point les enjeux des élections présidentielles passionnent jusqu‘à l’hystérie dans les pays africains.
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