Les autorités de RDC procèdent ces derniers temps à un ramassage des armes et munitions de guerre à Kananga dans la province du Kasaï central, théâtre depuis 2016, d’affrontements entre l’armée et la milice Kamuina Nsapu.
RDC : début du ramassage des armes à Kananga
L’annonce a été faite par des médias locaux. Une opération de ramassage d’armes et munitions de guerre est en cours dans la ville de Kananga, capitale de la province du Kasaï central, à plus de 1100 km, à l’est de Kinshasa.
L’opération sera menée dans tous les autres quartiers ou communes comme Katoka, Lukonga et Ndesha. « Ces opérations de bouclage par surprise vont être menées dans tous les quartiers de la ville. Elles visent la sécurisation des opérations électorales. Aucune arme ne peut être détenue en dehors des dépôts d’armements sans autorisation à travers toute la province du Kasaï Central en général et la ville de Kananga en particulier », explique le général Fidèle Kaumba, commissaire provincial de la police au Kasaï Central.
Ayant débuté au camp militaire Kamayi « envahi par de nombreux civils », l’opération dont la fin n’est pas encore fixée, a déjà produit ses premiers fruits. « Nous avons saisi 17 fusils AK47, deux calibres 12, 950 munitions et une paire de lunettes de guerre », déclare encore le général Kaumba.
À en croire les autorités, ces détenteurs d’armes seront traduits en justice. « Nous avons arrêté toutes les personnes auprès de qui ces armes ont été saisies et nous les avons mises à la disposition de la justice militaire », ajoute l’officier.
Traduire les détenteurs « illégaux» d’armes en justice
Cette opération se déroule quelque six jours après l’assassinat de trois militants pro-Kabila dans la ville de Kananga, alors qu’ils étaient en campagne pour un candidat du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir) dans la ville de Kananga.
Une ville théâtre, comme d’autres localités des deux Kasaï (Kasaï et Kasaï central), d’affrontements armés entre la force publique et la milice Kamuina Nsapu du surnom de chef coutumier de Jean-Prince Mpandi, tué lors d’un assaut de son domicile en 2016.
Et depuis lors, les provinces du Kasaï peinent à renouer avec la paix. En deux ans de conflits, plus de 3 000 personnes ont déjà perdu la vie. Ayant causé le déplacement de plus d’un million de personnes, cette guerre est aussi à la base d’une terrible crise humanitaire. « Au moins 770.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë (…) dont 400.000 sont gravement dénutris et menacés de mort », alertait en mai dernier, un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
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Reste à savoir si l’opération de ramassage des armes sonnera réellement le glas des violences et partant inaugurer un nouveau contrat avec une paix durable dans les deux Kasaï.
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