Congo : le train CFCO va de nouveau circuler entre Pointe-Noire et Brazzaville

Le train Congo-Océan doit reprendre du service entre Brazzaville et Pointe-Noire, ont promis les autorités, signe du retour de la paix dans la région du Pool (sud) que traverse ce chemin de fer, douloureux legs de la colonisation française.

“Il n’y a plus d’obstacles à ce que les trains reviennent, quel que soit leur gabarit. Le chemin de fer peut correctement fonctionner de Pointe-Noire à Brazzaville et vice-versa”, a déclaré le Premier ministre, Clément Mouamba, vendredi, lors d’une visite à Kinkembo à environ 200 kilomètres au sud de Brazzaville.

“Aujourd’hui tous les ouvrages qui étaient endommagés sont totalement réhabilités”, a poursuivi le Premier ministre, sans donner de date pour la reprise du trafic.

M. Mouamba affirme que ces “travaux ont coûté cher à l‘État qui a engagé des entreprises”, sans donner aucun chiffre.

Le Congo est en négociation difficile avec le Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de relancer son économie plombée par une dette importante.

Les travaux doivent réhabiliter des ouvrages du Chemin de fer Congo Océan (CFCO) détruits pendant le conflit qui a opposé à partir de mi-2016 les rebelles de Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi aux forces gouvernementales.

Les ex-rebelles sont accusés par les autorités d’avoir dynamité trois grands ponts. Un accord de paix annoncé le 23 décembre 2017 a mis fin au conflit, qui avait provoqué le déplacement de 138.000 personnes, de sources humanitaires.

“Impossible de mener une activité économique sans le train”

“La reprise du trafic est une bonne nouvelle car nous n’avons plus vu le train depuis deux ans. Or nous dépendons essentiellement de lui”, a commenté Thérèse Nsassa, 51 ans, une déplacée qui a fui les combats en forêt.

“Le retour du train est le meilleur cadeau de la paix”, a renchéri Daniel Nguitoukoulou, habitant de Kinkembo. “Dans notre zone, il est impossible de mener une activité économique sans le train”.

Les 510 km parcourus par le CFCO entre la capitale Brazzaville et le port de la capitale pétrolière Pointe Noire représentent un axe vital pour l‘économie congolaise, en crise depuis 2014. En raison de l’arrêt du CFCO, Brazzaville connaît des pénuries récurrentes de carburant.

Le CFCO a été construit entre 1921 et 1934 par les autorités coloniales françaises, à grand renfort d’ouvriers venus de l’ex-Afrique équatoriale française (AEF, Tchad, Gabon…).

Des milliers d’Africains sont morts pendant ces travaux (le chiffre de 17.000 est avancé par les historiens). Leurs conditions de travail avaient été dénoncées par l‘écrivain André Gide et le journaliste Albert Londres.

En 2014, le Conseil représentatif des associations noires (Cran) avait porté plainte en France pour “crime contre l’humanité” contre les trois entités issues de la société de construction des Batignolles, à l’origine du CFCO : Spie, Spie-Batignolles et Clayax Acquisition.

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AFP

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