Très souvent, on déplore l’absence de politiques d’insertion des enfants africains dits de la rue. Et pourtant tout devrait commencer par leur dénombrement.
Afrique : le recensement, gage des politiques de gestion des enfants de la rue
L’humanité célèbre ce 26 novembre, la journée des enfants des rues initiée par l’UNESCO en mémoire de la convention relative aux droits de l’enfant signée en 1989. En partenariat avec des ONG, l’institution onusienne organise de nombreuses activités dont des séminaires ayant trait à la politique d’insertion des enfants des rues.
Des enfants qui rompent avec leurs parents biologiques à cause de nombreux facteurs : pauvreté familiale, conflits, dislocation familiale, marginalisation communautaire, maltraitances familiales, .... La liste n’est pas exhaustive.
Ayant sa part d’enfants des rues, l’Afrique se veut déterminée à « rendre la dignité à tous les enfants en situation de rue ». Ainsi qu’en témoigne la campagne intitulée « Pour des villes africaines sans enfant en situation de rue », lancée le 24 novembre en marge du 8è sommet « Africités », organisé à Marrakech.
Commencer par compter ces enfants
Et le Maroc occupe déjà le devant de la scène avec son initiative : « Rabat : une ville sans enfant en situation de rue ».
Une politique qui « vise à intégrer la question de l’enfance dans la politique urbaine, la gouvernance, les programmes et plans de développement des villes et des territoires locaux et ainsi contribuer à protéger l’enfance et à éradiquer, à terme, le phénomène des enfants en situation de rue, souvent oubliés ».
Mais combien sont ces enfants africains dans la rue pour qu’ils ne soient plus oubliés des politiques publiques ? Sur la base des données fournies par des ONG, l’Afrique abriterait plus de 30 millions d’enfants vivant dans la rue contre 120 millions pour toute la planète.
Or, ce ne sont que des estimations, car selon des observateurs, depuis la nuit des temps, il n’y a jamais eu un dénombrement exact de ces enfants. Y compris dans des pays développés. Comment alors prendre en charge tout le monde sans s’appuyer sur des données précises ? Il y a là, risque d’oubli de certains enfants de la rue au cas où des politiques efficientes sont enfin mises en œuvre par les pouvoirs publics.
Et quelque banals qu’ils soient, ces chiffres sont « en contradiction avec les valeurs ancestrales des sociétés africaines, fondées sur la solidarité et la primauté de la famille », comme l’a dénoncé le 24 novembre, le Roi Mohamed VI du Maroc, dans un message lu aux Africités par la Princesse Lalla Meryem, présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) du Maroc.
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