Les anciens chefs de l’Etat malgaches Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana sont toujours au coude à coude dans la course à la présidentielle, selon des résultats officiels partiels de jeudi qui laissent se dessiner la tenue d’un second tour.
Madagascar : vers un second tour Rajoelina-Ravalomanana
Andry Rajoelina obtient 39,63% des suffrages, devant Marc Ravalomanana (35,42%), très loin devant un autre ancien président Hery Rajaonarimampianina (8,24%), selon des chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui portent sur 82% des bureaux de vote.
Si aucun candidat n’obtient plus de 50% des suffrages, un second tour sera organisé le 19 décembre.
“Au vu des résultats de la Céni, le deuxième tour est inévitable maintenant”, a estimé l’analyste malgache Mahery Lanto Manandafy, interrogé par l’AFP.
Depuis la tenue du premier tour, le 7 novembre, les trois anciens présidents candidats ont émis des soupçons sur le travail de la Céni, qui a rejeté toutes les accusations notamment de fraude et de corruption.
Madagascar, grande île pauvre de l’océan Indien, est régulièrement déstabilisée par des crises politiques et post-électorales depuis son indépendance de la France en 1960.
En 2001, Marc Ravalomanana avait proclamé sa victoire dès le premier tour de la présidentielle, provoquant une crise de sept mois qui s‘était soldée par la mort d’une centaine de personnes. Il avait finalement pris les rênes du pouvoir sans que soit organisé un second tour.
Mais en 2009, il avait été contraint de démissionner sous la pression de l’armée, qui avait confié la direction du pays à l’opposant Andry Rajoelina.
Les deux hommes s‘étaient ensuite vu interdire de participer à la présidentielle de 2013, remportée par Hery Rajaonarimampianina. Ces trois anciens présidents ont dominé la campagne présidentielle 2018.