Une autopsie a été réalisée sur la dépouille du missionnaire américain tué fin octobre dans la région anglophone en conflit du Nord-Ouest du Cameroun, révélant que les balles extraites sont généralement utilisées par des séparatistes, a annoncé jeudi soir le gouvernement camerounais.
Américain tué au Cameroun : une autopsie réalisée
“Une autopsie a été pratiquée” à l’hôpital général de Yaoundé sur le corps du missionnaire américain Charles Wesco, “en présence de médecins légistes camerounais et américains (et) d’un représentant de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun”, a affirmé le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, dans une déclaration à la radio d’Etat.
“Au cours de l’autopsie, les plombs extraits de la dépouille ont confirmé que les tirs (à l’origine du décès du missionnaire américain) provenaient bel et bien d’une arme du type calibre 12 utilisée, comme on le sait, par les terroristes sécessionnistes opérant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest”, a-t-il ajouté.
Le missionnaire américain avait succombé à ses blessures le 30 octobre après avoir été atteint par des balles au cours d’une attaque contre son véhicule à Bambui, une petite localité située à 14 km de Bamenda, le chef-lieu du nord-ouest.
Washington avait évoqué des “tirs croisés”, et Yaoundé avait ciblé les “terroristes” séparatistes. Dans le même texte, M. Tchiroma a confirmé que l’incarcération d’une journaliste anglophone mercredi était liée à une publication sur les réseaux sociaux imputant la responsabilité de la mort du missionnaire à l’armée : “malgré les évidences qui viennent d‘être citées, la nommée Mimi Mefo a (...) déclaré péremptoirement que le missionnaire américain a été tué par l’armée camerounaise”.
Sur Twitter, Mimi Mefo avait relayé le même jour la position du ministre de la Défense, imputant la responsabilité de la mort de l’Américain aux séparatistes anglophones.
Ecrouée à la prison de New Bell à Douala dans la nuit de mercredi à jeudi, elle “est poursuivie en flagrant délit devant le tribunal militaire de Douala pour (...) propagation de fausses nouvelles, de nouvelles mensongères susceptibles de nuire aux autorités publiques ou à la cohésion nationale”, a indiqué M. Tchiroma.
Selon lui, elle est aussi poursuivie pour “outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires, incitation à la révolte contre le gouvernement et les institutions de la République”.
Elle devrait comparaître lundi, selon Me Alice Nkom, responsable d’un collectif de onze avocats constitué pour sa défense.
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AFP