L’Union européenne et l’ONU très préoccupées par le sort des 79 élèves enlevés par un commando armé à la Presbyterian Secondary School, collège situé dans la ville de Bamenda, chef-lieu de la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun.
Cameroun : l'UE et l'ONU plaident pour la libération des écoliers enlevés en zone anglophone
« Des enfants innocents sont devenus les victimes d’un conflit dont ils ne sont pas responsables. L’Union européenne appelle à leur libération immédiate et sans condition et manifeste tout son soutien aux familles des personnes enlevées », a déclaré l’UE dans un communiqué rendu public ce mercredi 7 novembre.
Idem pour l’ONU : « Le Secrétaire général condamne l’enlèvement présumé, le 5 novembre, d‘élèves et de membres du personnel d’une école secondaire de Bamenda, dans la région du Nord-ouest du Cameroun. Il appelle à leur libération immédiate et à leur retour dans leurs foyers et leurs familles. Rien ne peut justifier ces crimes contre des civils, en particulier des mineurs ».
D’où l’appel non seulement à la libération, mais aussi au dialogue. « Le Secrétaire général réitère la nécessité d’une solution pacifique à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest du Cameroun par le biais d’un processus de dialogue inclusif. Les Nations Unies sont prêtes à apporter leur aide à cet égard », a écrit l’ONU.
« Nous attendons que toutes les parties s’engagent dans un dialogue constructif et inclusif pour trouver une solution à la crise en cours dans les régions Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun », a renchéri l’UE.
La crise anglophone est née en novembre 2016, lorsque des Camerounais des zones occidentales d’expression anglophone ont commencé à décrier par exemple le déficit infrastructurel et la sous-représentativité dans les institutions.
Les dialogues initiés par Yaoundé, les arrestations de leaders de la sécession, les actions militaires ni le plan humanitaire d’urgence lancé par le gouvernement en juin dernier, ne suffisent pas jusqu’ici à faire baisser la tension.
Et deux ans après son déclenchement, la crise anglophone a déjà fait plus de 85 morts au sein de la force publique et tué plus de 600 civils. Par ailleurs, selon l’ONU, près de 160 000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences. L’agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) estime pour sa part à près de 75 000 Camerounais ayant trouvé refuge au Nigeria.