L’arrivée dans un petit port de Guinée de huit bateaux de pêche chinois, pris pour des “rebelles”, a semé la panique jeudi dans le pays, provoquant des mouvements de populations et le déploiement de blindés dans la capitale Conakry.
Guinée : huit bateaux de pêche chinois créent une "panique générale"
“La Guinée est envahie par des rebelles, la Guinée va être attaquée, il y a la guerre en Guinée”, entendait-on dès le début de la matinée dans les cafés et grandes surfaces de la capitale, selon un correspondant de l’AFP.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, huit bateaux de pêche artisanale ont remonté un fleuve jusqu’au village de Kassogna, dans la préfecture de Coyah, à une cinquantaine de kilomètres de Conakry, où ils avaient rendez-vous avec des mareyeuses pour écouler leur marchandise, selon les autorités guinéennes.
Mais “les populations riveraines, n’ayant pas l’habitude de voir pareils navires, ont pensé que c‘étaient des rebelles armés qui débarquaient”, a expliqué jeudi soir le gouvernement dans un communiqué.
Les populations ont “vidé les villages dans une panique générale pour gagner le chef-lieu de la sous-préfecture de Wonkifong et Coyah-Centre”, selon la même source. “De bouche à oreille, la rumeur s’est répandue en s’amplifiant pour dire que ces rebelles se dirigeaient sur Coyah”, explique encore le gouvernement.
Alertées, les autorités nationales ont mis en place des barrages dans un rayon de 50 km. Des chars et autres véhicules blindés ont été déployés à l’entrée principale de Conakry, où des véhicules militaires circulaient à toute allure, sirènes hurlantes, a constaté le correspondant de l’AFP.
Les voiture entrant dans Kaloum, le quartier administratif et des affaires, qui abrite également le palais présidentiel et les ambassades, étaient systématiquement fouillées par des soldats lourdement armés et souvent cagoulés, selon la même source.
Le ministre de la Pêche s’est rendu sur place et les huit navires ont été placés sous le contrôle des forces de sécurité, qui n’ont constaté la présence d’aucun rebelle, selon le gouvernement.
Ce mouvement de panique est intervenu dans un contexte de tensions en Guinée, deux jours après une manifestation de l’opposition au cours de laquelle une balle a été tirée sur le véhicule du chef de l’opposition et un jeune homme de 18 ans tué par les forces de l’ordre, selon ses proches.
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AFP