Les habitants de la ville de Mohamedia en Tunisie ont commencé à réparer les dégâts causés par les inondations qui ont tué au moins cinq personnes dans le nord du pays.
Tunisie : les populations nettoient les dégâts laissés par des inondations
Outre les cinq morts dont un enfant, deux personnes sont également portées disparues, l’une à Kasserine (ouest), l’autre à Zaghouan (nord-est), selon le dernier bilan en date du ministère de l’Intérieur, jeudi.
C’est la deuxième fois en un mois que des intempéries meurtrières frappent la Tunisie.
Dans certaines régions du pays, l’eau est parfois montée à près de deux mètres pendant la nuit, dévastant plusieurs infrastructures, notamment des maisons d’habitation.
“C’est la troisième fois que cette catastrophe se produit, ce n’est pas la première fois. Chaque fois, ils disent qu’ils (les autorités) vont faire quelque chose, nous ferons quelque chose, mais rien n’est fait”, a déclaré Abdelazziz El-Kahbi, victime, résident de Mohamedia.
“Ce que nous voulons, c’est une solution permanente, une fois pour toutes. Il ne suffit pas de venir ici, de nettoyer et de nous donner du matériel”, accuse Raouda Jalassi, résidente de Mohamedia, également victime des inondations.
À M’Hamdia, un village rural situé à environ 15 km au sud de Tunis, des familles entières ont passé la nuit sur leurs toits la nuit du mercredi au jeudi pour échapper aux inondations.
De nombreuses routes et certaines lignes ferroviaires étaient coupées jeudi, les écoles du grand Tunis et de plusieurs autres régions sont restées fermées.
La plainte des populations
Ces crues interviennent moins d’un mois après des pluies torrentielles qui avaient fait au moins cinq morts au Cap Bon, dans le nord-est de la Tunisie.
Deux personnes ont péri dans la région du Kef (nord-ouest), une a Grombalia (nord-est), un homme à Kasserine (ouest) et un enfant de six ans dans la région voisine de Sidi Bouzid (centre), selon le ministère de l’Intérieur.
La population se plaint du mauvais entretien des évacuations d’eau, des constructions anarchiques ou de l’obstruction des oueds pourtant cruciaux pour canaliser les fortes montées d’eau.
Près de six mois après les premières élections municipales organisées depuis la chute de Zine el Abidine Ben Ali en 2011, les Tunisiens attendent beaucoup des nouveaux élus locaux, après des années de gestion ultra-centralisée et défaillante.
Ces derniers jours, des orages violents suivis d’inondations ont également fait 14 morts sur le pourtour méditerranéen français, dans le département de l’Aude.
AFP