Kidnappé le 10 octobre, Njong Donatus, maire de Kumbo enlevé par des séparatistes anglophones pour s‘être impliqué dans le processus électoral en cours, a finalement recouvré sa liberté, selon des médias camerounais.
Cameroun : le maire enlevé pour son implication dans l'élection présidentielle a été libéré (médias)
Mis à jour ce 12 octobre
Le maire de Kumbo devrait reprendre du service sous peu. Njong Donatus n’est plus entre les mains des séparatistes anglophones.
Pour beaucoup d’habitants de ces deux localités de la région du Nord-ouest, les ravisseurs reprocheraient à l‘édile de s‘être impliqué dans l‘élection présidentielle du 7 octobre dernier. Peu avant son kidnapping l‘édile avait participé à des émissions radio dans lesquelles il appelait les populations à aller massivement voter.
Selon des médias camerounais, les séparatistes anglophones se sont montrés très hostiles à cette élection présidentielle qui mettait aux prises huit candidats dont le président sortant Paul Biya (85 ans) au pouvoir depuis 1986.
Plus de 600 civils morts dans la crise anglophone
La crise anglophone est née en novembre 2016, lorsque des Camerounais des zones occidentales d’expression anglophone ont commencé à décrier par exemple le déficit infrastructurel et la sous-représentativité dans les institutions.
Les dialogues initiés par Yaoundé, les arrestations de leaders de la sécession, les actions militaires ni le plan humanitaire d’urgence lancé par le gouvernement en juin dernier, ne suffisent pas jusqu’ici à faire baisser la tension.
Et deux ans après son déclenchement, la crise anglophone a déjà fait plus de 85 morts au sein de la force publique et tué plus de 600 civils. Par ailleurs, selon l’ONU, près de 160 000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences. L’agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) estime pour sa part à près de 75 000 Camerounais ayant trouvé refuge au Nigeria.
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