Bissau : l'UA va aider à sortir de la crise politique (président de la Commission)

L’Union africaine (UA) va contribuer aux efforts pour sortir de la crise politique en Guinée-Bissau, à la fois dans l’organisation des élections et la révision de la Constitution, a affirmé le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.

Les élections législatives du 18 novembre prochain doivent permettre de dénouer la crise politique que traverse le pays depuis la destitution en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel M. Vaz appartient également.

Arrivé vendredi à Bissau, M. Faki Mahamat a rencontré le chef de l’Etat, le Premier ministre Aristide Gomes et le président de l’Assemblée nationale Cipriano Cassama et concluait samedi sa visite par des entretiens avec les formations politiques.

“Il est apparu qu’il y a toujours un conflit de compétences entre les organes de souveraineté, en somme un conflit institutionnel en Guinée-Bissau”, a-t-il déclaré à la presse à l’issue de sa rencontre avec M. Vaz.

Expertise technique

Dans un communiqué vendredi, l’UA avait annoncé qu’outre la mission d’observation électorale, elle fournirait, “en étroite collaboration avec les Nations unies et la CEDEAO, une expertise technique pour la révision constitutionnelle envisagée”.

Aux termes de la Constitution, le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire.

Or, le PAIGC ayant perdu la majorité absolue de 57 sièges sur 102 à la suite de la fronde de 15 députés, M. Vaz veut s’appuyer sur une majorité alternative, constituée des 41 députés du Parti de la rénovation sociale (PRS), deuxième formation parlementaire, et des 15 frondeurs.

Cette visite intervient alors que le recensement électoral lancé le 20 septembre avec près d’un mois de retard connaît des difficultés.

Dans un communiqué, la coalition de partis de l’opposition comprenant notamment le PRS a dénoncé un certain nombre d’irrégularités, affirmant notamment que le logiciel informatique utilisé pour le recensement n’a pas fait l’objet d’un audit par les acteurs du processus électoral.

Un nouvel accord de sortie de crise en Guinée-Bissau a été conclu au sommet extraordinaire de la Cédéao le 14 avril à Lomé.

Cet accord a abouti à la désignation d’un Premier ministre de consensus, chargé de conduire le pays aux législatives, et à la reprise des travaux du Parlement, qui s’est réuni le 19 avril pour la première fois en deux ans.

AFP
Voir sur Africanews
>