Duel à distance entre les Etats-Unis et la Chine sur le continent africain. Washington vient de mettre sur pied une agence dédiée au développement du continent. Une réponse à peine voilée à l’offensive chinoise en Afrique.
Pressés par la Chine, les Etats-Unis créent un nouveau fonds pour l'Afrique
Avec la loi Build Act, les Etats-Unis se lancent à l’assaut du développement en Afrique. Le 03 octobre, le Sénat américain a porté ce projet grâce à un vote majoritaire de 93 voix contre 6. Le Build Act qui vient réguler les investissements américains pour le développement, a ainsi initié un nouveau fonds, l’US International Development Finance Corporation (USIDFC). Un organe doté de 60 milliards de dollars.
En réalité, l’USIDFC est un conglomérat d’agences d’aide au développement américaines déjà opérationnelles, telles que l’Overseas Private Investment Corporation (OPIC) doté de 23 milliards de dollars. Mais face au rythme effréné de l’Europe et surtout de la Chine en Afrique, Washington a voulu renforcer sa force de frappe.
L’Empire du Milieu a, en effet, depuis quelques années, multiplié ses investissements sur le continent. Début septembre, à l’issue du Forum sur la coopération Chine-Afrique, qui s’est tenu à Pékin, le président chinois a annoncé une enveloppe de 60 milliards de dollars, dont 15 milliards de dons et prêts sans intérêts, pour le développement de l’Afrique. Une annonce saluée par la majorité des Africains, mais qui a aussi suscité des craintes alors que Pékin est accusée d’enfoncer les Etats africains dans une crise de la dette.
Avec l’USIDFC, les Etats-Unis promeuvent “une alternative financièrement saine” qui proposerait par exemple des investissements sous forme d’actions. La loi doit toutefois être encore promulguée par le président américain, Donald Trump qui pourrait le faire dans les prochains jours.