Les leaders des partis politiques et candidats à la présidentielle du 7 octobre au Cameroun investissent les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram) pour mieux communiquer et toucher le vivier électoral. Qui des neufs prétendants à la magistrature suprême est plus actif ces derniers jours sur la toile? À savoir partage un plus grand nombre de posts ou encore glane plus d’abonnés ou de folowers. Et si l‘élection présidentielle se jouait uniquement sur les réseaux sociaux, quel candidat remporterait ce scrutin?
Présidentielle 2018 au Cameroun : le match des candidats sur la toile
Twitter, Facebook, Instgram sont devenus des relais indispensables pour les hommes politiques au Cameroun. Tous les candidats à l‘élection présidentielle l’ont bien compris : au-delà des tracts, des meetings et des passages dans les chaînes de radio ou de télévision, il leur faut désormais aussi battre campagne sur les réseaux sociaux. Ceux-ci leur permettent d’accéder à une population qui ne se rendrait probablement jamais dans une réunion publique et pourquoi pas, de séduire les indécis.
« Via les réseaux sociaux, les hommes politiques peuvent atteindre prioritairement les jeunes, en l’occurrence ceux qui sont nés entre 1980 et 2000, appelés génération Y et ceux nés entre le milieu des années 1990 et la fin des années 2000, surnommés la génération Z. Fort heureusement pour les hommes politiques, ces générations sont des cibles à forte valeur électorale. » , explique Bello Bouba Maïgari, enseignant camerounais de cyberjournalisme et de TIC à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) sur CamerounWeb.
Conscients de cet enjeu, plusieurs candidats gagnent le terrain des réseaux pour présenter leur programme de politique ou des informations de campagne. Des pages officielles ont été créées par les candidats sur des plates-formes numériques, sans oublier des hashtags avec lesquels chaque candidat souhaite regrouper et suivre toutes ses informations y référentes sur la toile. On notera par exemple #Biya2018 généré par l’équipe de la communication du président de la République Paul Biya, candidat pour un septième mandat d’affilé, #Osih2018 du candidat Joshua Osih du SDF (principal parti de l’opposition) ou encore #JVC pour inciter à voter l’opposant Cabral Libii.
Dans cette infographie, découvrez donc, qui parmi les 9 candidats a le plus d’audience sur Facebook, Twitter et Instagram. Cliquez sur le bouton rouge de chaque profil. Et si le nombre d’abonnés signifiait le nombre d’électeurs réels, qui gagnerait?
Méthodologie
Notre infographie compile le nombre de fans et de followers des candidats à la présidentielle. Les chiffres publiés ici ont été relevés lundi 1er octobre 2018 en début de journée. Ils ne concernent que les abonnés ou mentions “J’aime” des pages officielles dédiées à la campagne présidentielle des neufs candidats. Ces chiffres ne tiennent pas compte des pages de leur parti, de soutiens ou de sympathisants créées durant cette période électorale.
Et les tendances Google
Voici à quoi ressemble la courbe des requêtes (tendances de recherches sur Google) de quelques candidats à la présidentielle : Paul Biya, Maurice Kamto, Cabral Libii, Akere Muna et Joshua Osih dans toutes les catégories sur le Web. Pour cette étape, nous avons fait recourt à Google Trends. Google Trends est un outil issu de Google Labs permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé dans le moteur de recherche Google, avec la possibilité de visualiser ces données par région et par langue. Si l’intérêt suscité par les candidats sur Google ne peut nécessairement constituer des intentions de vote, ce paramètre constitue toutefois un indicateur utile qui mérite d’être suivi avec attention. Il permet en effet de bien diagnostiquer la portée des événements et incidents qui émaillent la campagne.
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Comme on le voit, Paul Biya a dominé la préoccupation des internautes durant ces sept derniers jours, devant Cabral Libii. Maurice Kamto ouccupe la troisième place devant Akere Muna et Josua Osih.
Comparaison de la répartition par sous-région
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L’analyse de nos données montre que :
Dans la région du Littoral, Cabral Libii totalise 38 % de recherches contre 35 % pour Paul Biya, 19 % pour Maurice Kamto et 4 % pour Akere Muna et Joshua Osih.
Dans la région du Centre, 43 % des internautes s’intéressent à Paul Biya, contre 36 % pour Cabral Libii et 15 % pour Maurice Kamto. Seulement 3 % des utilisateurs veulent en savoir davantage sur les candidats Muna et Joshua dans le Centre.
Paul Biya cumule un score de 69 % de recherches dans la région du Nord, contre 24 % pour Cabral Libii et 7% pour Kamto. Muna et Joshua totalisent 0 %.
Dans l’Extrême-Nord, 71 % d’utilisateurs veulent avoir des informations sur Paul Biya, 22 % d’entre eux portent l’attention sur Cabral Libii et 7 % sur Maurice Kamto. Akere Muna et Joshua Osih affichent 0 %.
Dans l’Adamaoua, le match se joue seulement entre deux hommes : Paul Biya (55 %) et Cabral Libii (45 %). Kamto, Muna et Joshua ne suscitent aucun intérêt dans cette région.
Au Nord-Ouest, encore un duel entre Paul Biya (70 %) et Cabral Libii (30 %).
Au Sud-Ouest, Paul Biya attire l’attention des utilisateurs du moteur de recherche Google à 63 % devant Libii (29 %) et Joshua Osih (8 %). Kamto et Muna totalisent 0 %.
Dans la région de l’Est, Paul Biya prend encore la tête du peloton avec 54 %, suivi Cabral Libii (37 %) et Maurice Kamto (9 %). Joshua et Muna ne sortent avec aucun point.
Dans la région du Sud, Paul Biya engrange 55 % de recherches par rapport à Cabral Libii (33 %) et Maurice Kamto (12 %). Joshua et Muna ne sortent avec aucun point.
À l’Ouest Cameroun, Paul Biya totalise 43 % d’attention des utilisations, tandis que Cabral Libii obtient (31 %) et Maurice Kamto (26 %). Joshua et Muna n’ont eu aucune chance de recherche dans cette région.