Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi au médecin congolais Denis Mukwege et à l’Irakienne Yazidie Nadia Murad, ex-esclave du groupe Etat islamique, qui oeuvrent à “mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre”.
Le Nobel de la paix au Congolais Denis Mukwege et à l'Irakienne Yazidie Nadia Murad
L’un gynécologue, l’autre victime, Denis Mukwege (63 ans) et Nadia Murad (25 ans) incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits, comme en témoigne le raz-de-marée planétaire #MeToo déclenché il y a un an par des révélations de la presse sur le comportement du producteur américain Harvey Weinstein.
“Denis Mukwege et Nadia Murad ont tous les deux risqué personnellement leur vie en luttant courageusement contre les crimes de guerre et en demandant justice pour les victimes”, a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.
“Un monde plus pacifique ne peut advenir que si les femmes, leur sécurité et droits fondamentaux sont reconnus et préservés en temps de guerre”, a-t-elle ajouté.
Les Nations unies ont salué une annonce “fantastique” qui “aidera à faire avancer le combat contre les violences sexuelles comme arme de guerre dans les conflits”.
“C’est une cause chère aux Nations unies”, a précisé la porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci.
L’an dernier, le Nobel de la paix était allé à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) pour avoir contribué à l’adoption d’un traité historique d’interdiction de l’arme atomique.
Le prix, qui consiste en une médaille d’or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 865.000 euros), est remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l’industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896).
Dans un testament rédigé un an avant sa mort, l’inventeur de la dynamite avait souhaité voir récompensés “ceux qui au cours de l’année écoulée auront rendu à l’humanité les plus grands services”.
Après le prix de la paix, le seul décerné à Oslo, celui d‘économie donnera lundi à Stockholm le clap de fin à la saison Nobel. Le prix de littérature a été reporté d’un an par l’Académie suédoise, enferrée dans un scandale d’agressions sexuelles.
AFP