La semaine prochaine, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) connaîtra son nouveau dirigeant. Au coude-à-coude dans cette course au secrétariat général, deux femmes : la présidente sortante, Michaëlle Jean, et la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Cette dernière fait actuellement l’objet d’une campagne de contestation de la part d’anciens ministres français.
OIF : d'anciens ministres français contre la candidature rwandaise
Ils sont au nombre de quatre, ces ministres français opposés à une candidature de la cheffe de la diplomatie rwandaise. Le mois dernier, ces personnalités, qui ont toutes occupé le maroquin de la Coopération, ont signé une déclaration de presse dans laquelle ils protestent vivement contre l‘éventualité de voir le Rwanda diriger l’Organisation internationale de la Francophonie.
Ce mardi 2 octobre, l’un d’entre eux, Pierre-André Wiltzerk, était au micro de Christophe Boisbouvier, sur les ondes de la radio française RFI. Dans son intervention, l’ancien ministre est notamment revenu sur les raisons de leur opposition au projet rwandais, qui comptent entre autres des questions de démocratie et de préservation de la langue française.
Lorsqu’il est demandé au ministre Pierre-André Wiltzerk pourquoi ses homologues et lui estiment que Louise Mushikiwabo n’a pas sa place à la tête de la Francophonie, sa réponse est sans ambages : “Parce que le Rwanda n’est quand même pas, objectivement, un modèle en matière de Francophonie”, a-t-il estimé, pointant le choix du président rwandais Paul Kagamé de prioriser l’anglais comme langue d’enseignement et de l’administration, au détriment du français.
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Bourreau de la démocratie ?
Puis de poursuivre : “Par-dessus le marché, on peut quand même aussi observer qu’en matière de fonctionnement de la démocratie et des droits de l’homme, le Rwanda n’est pas véritablement un modèle. Il y a eu beaucoup de répressions, même si le président Kagame a récemment libéré un certain nombre de condamnés. Il y a quand même beaucoup de répression contre les opposants politiques”. Une référence faite à la libération, en septembre, de plus de 2 000 prisonniers parmi lesquels l’opposante Victoire Ingabire.
La candidature du Rwanda au secrétariat général de la Francophonie a surpris nombre d’observateurs, en raison notamment des relations tendues entre la nation est-africaine et la France, accusée d’avoir joué un rôle dans le génocide des Tutsis en 1994. Mais les deux pays ont effectué un rapprochement ces derniers mois. La France a d’ailleurs apporté son soutien à la candidate rwandaise.
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