200 000 sacs de charbon somalien exportés illégalement vers l'Irak

La Somalie interpelle l’Irak sur le commerce illégal du charbon de bois. Ce lundi, les autorités somaliennes ont haussé le ton après qu’elles eurent été informées de l’amarrage au port irakien d’Umm Qasr, d’un important stock de charbon en provenance de la Somalie.

Mogadiscio est formelle, Bagdad doit rapidement ouvrir une enquête en vue d‘éviter les transactions entre les trafiquants et les potentiels acheteurs. “Le gouvernement fédéral de Somalie appelle le gouvernement irakien à accélérer les enquêtes et à agir rapidement pour interrompre le dédouanement du navire en question”, a expliqué Abukar Osman, ambassadeur somalien auprès des Nations unies. Le diplomate appelle par ailleurs à une action concertée des partenaires internationaux de la Somalie pour éviter le commerce illégal de charbon.

L’enjeu est en effet de taille pour la nation de la Corne de l’Afrique. Selon les estimations, environ deux millions d’arbres sont abattus chaque année pour nourrir le commerce illégal de charbon de bois dont les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Koweït et Oman sont les principaux acheteurs. Un trafic estimé à 120 millions de dollars (100 millions d’euros), selon les estimations de l’ONU. Mais, outre les dégâts environnementaux notables, c’est bien des conséquences sécuritaires dont il est question dans l’immédiat.

Le groupe extrémiste Al-Shabaab, tumeur sécuritaire de la Somalie, tire du reste 10 millions de dollars de ce commerce de charbon, qui sert à l’achat des armes et aux salaires des combattants, selon le Groupe de surveillance des Nations Unies sur la Somalie et l’Erythrée.

Grâce aux efforts conjugués de la Force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), de l’armée somalienne et des Etats-Unis, les Shebabs ont perdu nombre de leurs bastions. Ils contrôlent tout de même certaines zones d’où ils mènent des attaques jusque dans la capitale Mogadiscio. En 2017, les Shebabs sont devenus le groupe le plus meurtriers d’Afrique. Un bilan macabre davantage amplifié par l’attaque perpétrée en octobre dans la capitale somalienne et qui a fait plus de 500 morts.
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