La Guinée équatoriale n’a pas tardé à réagir au scandale qui a écorné son vice-président, Teodorin Obiang, ce dimanche au Brésil. Ce lundi, Malabo a accusé les autorités brésiliennes d’avoir perquisitionné et saisi illégalement des valises y compris celles du vice-président.
Brésil - Affaire Teodorin Obiang : Malabo dénonce une "violation de la pratique diplomatique"
Dimanche, les médias brésiliens ont rapporté une saisie de plus de 16 millions de dollars en espèces et en bijoux dans les bagages d’une délégation accompagnant le fils du président de la Guinée équatoriale dans un aéroport de Sao Paulo, au Brésil.
Mais pour l’ambassade équato-guinéenne, cette saisie est “illégale”. D’abord, parce que la délégation “n’a commis aucune infraction”, mais aussi parce que le vice-président Teodorin Obiang a reçu une autorisation diplomatique avant de se rendre dans le pays, évoque un communiqué publié ce lundi.
“Cette approche de la violation flagrante de la pratique diplomatique internationale n’avait d’autre but que de créer un embarras totalement gratuit pour le vice-président de la Guinée équatoriale et le pays qu’il représente”, ajoute le texte qui prévient par ailleurs qu’une protestation formelle serait déposée.
Nouvelle friction diplomatique
Les autorités fiscales qui ont saisi les biens des personnalités équato-guinéens ont refusé de commenter la situation, tout comme le ministère des Affaires étrangères, qui s’est contenté de dire qu’il était en “relations permanentes avec la police fédérale et le service des douanes pour suivre l’affaire et décider des mesures qui doivent être prises”. Toutefois, la loi brésilienne interdit l’entrée dans le territoire avec une quantité d’espèces supérieure à 10.000 réais (environ 2.400 dollars).
Fils du président équato-guinéen, Teodorin Obiang est au centre d’un froid diplomatique entre son pays et des puissances étrangères. L’ouverture d’une enquête en France pour “biens mal acquis” avait suscité de vives tensions entre Malabo d’un côté et Paris ainsi que la Suisse qui a également ouvert une instruction. Sa condamnation en octobre 2017 à trois ans de prison avec sursis en France pour blanchiment d’argent, n’a fait qu’exacerber ces tensions.
Teodorin Obiang, comme certains dirigeants africains cités dans cette affaire dite de “bien mal acquis” est accusé de mener un train de vie somptueux. En novembre 2016 notamment, la Suisse a saisi 11 voitures de luxe du dignitaire équato-guinéen. Des opérations coup de poing qualifiées d’ingérence et d’acharnement par Malabo.
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