Le gouvernement zimbabwéen pris actuellement entre deux feux : une épidémie de choléra qui a déjà fait 25 mort et un déferlement de critiques qui pointent le manque de responsabilité de Harare dans le traitement de l‘épidémie.
Epidémie de choléra : le gouvernement zimbabwéen sous le feux des critiques
Vendredi, plusieurs ONG de la société civile sont montées au créneau pour dénoncer l’inefficacité du gouvernement à mettre un terme à l‘épidémie. Elles accusent notamment Harare d‘être responsable des nombreux décès.
“Il est alarmant et assez inhabituel qu’une maladie aussi médiévale et évitable puisse continuer à prendre des vies si précieuses à notre époque”, a déclaré le Comité de coordination des interventions d’urgence en santé de la société civile dans un communiqué. L’organe a averti que l‘échec du gouvernement à “garantir le droit à la santé est une violation grave du droit local et international”.
Le ressenti des populations a été exacerbé par le lancement d’une campagne de financement participatif, jeudi, par le ministre des Finances Mthuli Ncube. Une initiative qui a rencontré une vive opposition de certains Zimbabwéens qui s‘étonnent que le gouvernement n’ait pas d’argent pour soigner les malades alors qu’il vient de consacrer des milliers de dollars à l’achat de nouvelles voitures pour les ministres.
Pour le ministre de la Santé, Obadiah Moyo, cependant, l’heure n’est pas au “blâme”, mais à la participation de tous, a-t-il déclaré vendredi, s’engageant à mettre fin à l‘épidémie, lors d’une visite dans la banlieue de Glen View, épicentre de la maladie.
Coutumier des épidémies de choléra, le Zimbabwe parvient difficilement à y faire face en raison d’une crise économique qui affecte le fonctionnement des hôpitaux. En 2008, au plus fort de la crise, l‘épidémie avait fait 4 000 morts, les hôpitaux n’ayant plus de médicaments pour soigner les malades.