Le Parlement tanzanien planche actuellement sur un projet de loi relatif à l’utilisation des données dans le pays. Dans le texte, déposé cette semaine, le gouvernement envisage de criminaliser la collecte, l’analyse et la diffusion de toutes les données sans l’autorisation préalable de l’agence de statistiques du pays.
En Tanzanie, le gouvernement veut un usage exclusif sur les données du pays
La loi, si elle était adoptée, devrait également interdire la publication de données “destinées à invalider, déformer ou discréditer des statistiques officielles”. Les contrevenants à ces consignes s’exposent à une amende de 10 millions de shillings (4 400 dollars), une peine d’emprisonnement de trois ans, ou les deux sanctions.
Liberté d’expression en danger ?
Pour justifier son projet, le gouvernement met en avant la protection de la paix et de la sécurité nationales, ainsi que la lutte contre les fausses informations. Pour les critiques, cependant, cette loi s’inscrit dans les tentatives de Dodoma de restreindre la liberté d’expression, notamment lorsque les informations collectées sont au détriment du pouvoir.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2015, le chef de l’Etat tanzanien John Magufuli a pris une batterie de réformes controversées, qui incluent également les médias. La dernière en date, relative à la presse en ligne, impose un paiement de plus de 900 dollars pour l’obtention d’une licence de blogueur. La mesure, vivement critiquée, avait d’ailleurs conduit à la fermeture du site internet le plus célèbre de la Tanzanie, JamiiForums. Mais la plateforme a finalement rouvert.
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