Vent de colère ce dimanche dans les rangs de l’armée nigériane. Plusieurs soldats ont refusé de se rendre au front dans la lutte contre Boko Haram qui dure depuis maintenant neuf ans.
Boko Haram : des soldats nigérians protestent contre leur déploiement à Maiduguri
L’aéroport de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno dans le nord-est du Nigeria, a vécu des heures chaudes dans la journée de dimanche. Des soldats de l’armée régulière y ont fait siffler les balles durant sept heures de temps pour manifester leur refus de se rendre dans la ville de Marte, près de la frontière avec le Niger pour y affronter la secte islamiste Boko Haram, rapportent les médias locaux et l’agence de presse Reuters.
“Nous sommes en colère et c’est pourquoi nous tirons. Pourquoi sont-ils en train de nous ramener à un autre endroit où nous avons déjà passé environ quatre ans ?”, s’est insurgé un soldat, ajoutant qu’on leur avait déjà dit qu’ils ne combattraient les militants islamistes que pendant trois ans au maximum.
Un conflit éreintant
L’armée encore moins les autorités nigérianes n’ont toujours pas commenté officiellement l’incident. Toutefois, à moins d’un an de la présidentielle au Nigeria, cette sortie bruyante de la grande muette vient jeter une lumière crue sur les difficultés du président Muhammadu Buhari – candidat à sa réélection – à définitivement éradiquer la secte islamiste, comme il l’avait pourtant promis lors de sa campagne électorale de 2015.
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Aussi, la manifestation traduit-elle le sentiment d’agacement qui anime l’armée nigériane, en première ligne dans le combat contre Boko Haram depuis 2009. Bien qu’Abuja ait affirmé en 2015 que la secte islamiste a été techniquement vaincue, la réalité sur le terrain est tout autre. Le groupe extrémiste n’a jamais cessé de mener des attaques ou des enlèvements, avec à la clé de nombreux morts tant du côté des civils que de l’armée.
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