Le président rwandais a appelé les magistrats de son pays à respecter l’indépendance de la justice et lutter efficacement contre la corruption. Mais, le régime de Paul Kagame est souvent mis en cause dans la violation des droits de l’homme.
Rwanda : Kagame enseigne l'indépendance de la justice aux magistrats
Une mise en garde digne d’un général. À l’occasion de la prestation de serment de magistrats promus à de hautes fonctions, le président Kagame a mis en garde contre les pratiques et attitudes qui mettent à mal la crédibilité des décisions de justice. Le cas de la corruption.
« Notre système de justice ne devrait pas être en proie à la corruption et les décisions des juges ne devraient pas être influencées et devraient toujours être impartiales », a déclaré Paul Kagame.
Message visiblement accueilli avec satisfaction. « Sans une justice de qualité, nous ne pouvons pas mettre un terme à la kyrielle d’affaires pendantes, car les affaires mal traitées reviendraient en justice à la demande des parties impliquées », a déclaré Aimé Kalimunda Muyoboke, président d’une Cour d’appel.
Mais, l’ancien général de l’armée rwandaise a beau s‘ériger en professeur de droit, il est souvent incorporé dans le cercle des prédateurs des droits et libertés fondamentaux.
En novembre dernier par exemple des institutions en charge de défense des droits de l’homme ont sévèrement critiqué le chef de l‘État rwandais à cause de la condamnation à 15 ans de prison ferme pour « minimisation du génocide » de l’opposante Victoire Ingabire. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) avait par exemple évoqué la violation du droit à l’expression d’Ingabire.
D’autres ONG telles qu’Amnesty International font parfois état de disparitions forcées. « Des cas de possibles disparitions forcées ont été signalés. Plusieurs disparitions n’avaient toujours pas été élucidées à la fin de l’année ; il s’agissait peut-être de disparitions forcées. On ignorait toujours ce qu’il était advenu d’Illuminée Iragena, membre du FDU-Inkingi, disparue en mars 2016 à Kigali », peut-on lire sur le site de l’ONG.
Des accusations que Kigali a toujours rejetées.