La Corne de l’Afrique continue de tracer les sillons de la paix. Ce lundi, la Somalie et l’Erythrée ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques, près d’un mois après la réconciliation entre l’Ethiopie et l’Erythrée.
Remise en selle des liens diplomatiques entre l'Erythrée et la Somalie
Le réchauffement diplomatique entre la Somalie et l’Erythrée est scellé. Ce lundi, le gouvernement érythréen a annoncé la signature d’un accord dénommé “déclaration sur des relations fraternelles”.
Il a été signé par le président érythréen Issaias Afeworki et son homologue somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed alors que ce dernier séjourne depuis samedi à Asmara, dans le cadre de la première visite d’un chef de l’État somalien depuis l’indépendance de l’Érythrée en 1993. Cet accord prévoit entre autres la nomination d’ambassadeurs dans chacun des deux pays, ainsi qu’une “coopération approfondie dans les domaines de la politique, de l‘économie, du social, de la culture, de la défense et de la sécurité”.
Il vient surtout lever l‘équivoque sur les accusations dont Asmara était l’objet, notamment sur son présumé soutien au groupe extrémiste somalien, les Shebab. “L’Érythrée soutient fermement l’indépendance politique, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie, ainsi que les efforts des Somaliens et de leur gouvernement pour restaurer la stature légitime de leur pays et pour répondre aux nobles aspirations de leur peuple”, s’est défendu l’Erythrée dans l’accord publié lundi sur le site du ministère érythréen de l’Information.
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Djibouti et l’Ethiopie au côté d’Asmara
Des accusations qui valent à l’Erythrée des sanctions de l’ONU qui incluent du reste des gels d’avoirs et des interdictions de voyage à l‘étranger pour des responsables politiques et militaires, ainsi qu’un embargo sur les armes.
L’Ethiopie, avec qui Asmara a également effectué un rapprochement spectaculaire ces dernières semaines après 20 années d’Etat de guerre, plaide désormais auprès de l’ONU pour la levée de ces sanctions. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a laissé entendre que ces sanctions pourraient n‘être plus justifiées.
Depuis l’arrivée du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, la Corne de l’Afrique veut mettre fin à ses disputes. En avril, M. Ahmed était également en Somalie où il a tenu à mettre à plat tous les différends et entamer une coopération plus profonde.
Djibouti, un autre pays de la Corne de l’Afrique, rival d’Asmara, a par ailleurs demandé à l’ONU sa médiation pour régler le différend territorial qui l’oppose à l’Érythrée.
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