La Chine continue son ascension vers les sommets et dans ce cas de figure, cette expression tombe à point nommé. Un gratte-ciel doté d’une immense cascade qualifiée de “la plus haute du monde” fait désormais partie des nombreuses fantaisies qui retiennent l’attention de tous au pays du soleil levant. Et ce genre d‘édifices, il y en a à profusion dans l’Empire du milieu. Bienvenue en Chine, l’un des pays les plus excentriques de la planète.
La Chine et ses étranges édifices
Le gratte-ciel du nom de Liebian International Building se dresse fièrement dans le sud du pays, dans la ville de Guiyang, la capitale de la province du Guizhou. Construite en 2016, la spectaculaire chute d’eau coûte les yeux de la tête à ses gestionnaires ; 800 yuans par heure (100 euros) pour pomper l’eau jusqu’au sommet. Du coût, la cascade n’a été activée que six fois depuis sa création.
Pour son fonctionnement, la cascade de l’immeuble futuriste utilise les eaux de pluie, mais aussi les eaux souterraines, stockées dans de gigantesques réservoires qui se trouvent dans son sous-sol.
Aux dires de Cheng Xiaomao, directeur du groupe chinois Ludi Industry (maître d‘œuvre du gratte-ciel), ce système d’irrigation reproduit en ville le caractère sauvage de la province du Guizhou.
Cependant, ce qui était sensé faire la fierté des Chinois est vite devenu l’objet de railleries de la part des internautes. Ces derniers mettent surtout l’accent sur ce qu’ils considèrent comme étant un énorme gaspillage de ressources.
A ce propos, un internaute plaisantait sur le site Weibo (très utilisé en Chine), disant : “mettez-la juste en route quelques fois par an ! Comme ça, ça nettoie les vitres et il n’y a pas besoin de payer des laveurs de carreaux.”
Des édifices moqués par les populations, l’agacement du président
Il n’y a pas qu‘à Guiyang que l’on trouve des innovations architecturales qui défient l’entendement. Dans toute la Chine, des constructions du genre futuriste pousse à grande vitesse. Cela, dans un contexte d’urbanisation effrénée.
Les exemples de ce type sont légions. A Pékin, le siège de la CCTV (la chaîne de télévision publique) se trouve à l’intérieur d’un immeuble en forme de bassin humain surmontant deux jambes. Là encore, les moqueries ne sont pas rares ; le bâtiment est tout simplement surnommé “le Caleçon long”.
Non loin de cet immeuble au surnom pathétique, se dresse le siège du Quotidien du peuple, l’organe du Parti communiste chinois (PCC, au pouvoir). Pour certaines personnes, l‘édifice rappelle étrangement… un pénis.
Les fantaisies n’en finissent plus de susciter les moqueries. Une université des ressources en eau, située dans le nord-est du pays en fait aussi les frais. Sa ressemblance avec une cuvette de toilettes (WC) attire souvent les railleries des uns et des autres.
Agacé par tous ces bâtiments à polémique, Xi Jinping, le président chinois, a fini par sortir de sa réserve et a appelé à mettre fin aux “architectures bizarres et grotesques”.
La construction du Liebian International Building n’est pas encore totalement terminée. Un hôtel de luxe, des bureaux et un centre commercial y sont prévus.