La Chine et l’Inde se positionnent un peu plus en Afrique. En amont du sommet des BRICS qui se tient du 25 au 27 juillet, les deux pays ont ancré un peu plus leurs empreintes sur le continent.
L'Inde et la Chine se bousculent aux portes de l'Afrique
En Afrique du Sud où ils se trouvent actuellement, la Chine et l’Inde, ainsi que les trois autres membres des BRICS (Brésil, Russie, et Afrique du Sud) tenteront de faire front commun contre le protectionnisme des Etats-Unis dans le commerce international. En Afrique, cependant, la guerre d’influence entre les économies les plus émergentes &au monde est plus solitaire.
Pour son premier voyage à l‘étranger depuis l’entame de son nouveau mandat, le président chinois Xi Jiping a choisi le continent africain. Samedi, le dignitaire chinois est arrivé à Dakar, la capitale sénégalaise où il a paraphé une dizaine d’accords commerciaux et infrastructurels avec son homologue sénégalais Macky Sall. De quoi renforcer un peu plus la présence chinoise au pays de la Teranga, alors que la Chine apparaît déjà comme le deuxième partenaire commercial après la France.
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Le Rwanda, destination incontournable ?
Après l‘étape sénégalaise, cap a été mis sur le Rwanda. Là aussi, il a été question d’accords bilatéraux, une quinzaine pour être plus précis, qui s‘étendent aux infrastructures, aux nouvelles technologies, aux services financiers ou à l’agro-industrie et le transport.
Une destination qu’a également choisie le Premier ministre indien Narendra Modi pour débuter sa mini-tournée africaine. Un attrait qui pourrait s’expliquer par le fait que le Rwanda est l’une des économies les dynamiques et prometteuses de l’Afrique selon les experts.
Le dirigeant indien a débarqué à Kigali ce lundi en compagnie d’une forte délégation d’hommes d’affaires. L’intention est claire, donner une place de choix au Rwanda dans le portefeuille des partenaires commerciaux africains de l’Inde. Signe de cette attention, outre les accords, il a fait un don de 200 vaches à des familles rurales du village de Rweru, comme le veut une tradition locale.
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Prioriser l’Afrique
En Ouganda où il a atterri ce mercredi, Narendra Modi est resté fidèle à l’engagement de son pays avec l’Afrique, promettant d’intensifier et d’approfondir le partenariat afro-indien. Des intérêts commerciaux, certes, mais sur lesquels primerait l’indépendance de l’Afrique, comme il l’a souligné devant le Parlement ougandais.
« La liberté de l’Inde restera incomplète aussi longtemps que l’Afrique reste dans l’esclavage », a lancé le Premier ministre indien. Une référence aux partenaires occidentaux de l’Afrique accusés de conditionner leur coopération à une immixtion dans la politique de pays africains ? M. Modi n’en a pas été plus explicite.
« L’Inde est fière d‘être le partenaire de l’Afrique (…) Notre partenariat de développement sera guidé par vos priorités. Ce sera à des conditions qui seront confortables pour vous, qui libérera votre potentiel et ne limitera pas votre avenir », a-t-il toutefois ajouté.
L’Inde a effectué un retour en force sur le continent et espère intensifier ses rapports commerciaux avec l’Afrique afin de freiner l’influence chinoise. En avril, New Delhi annonçait l’ouverture de 18 nouvelles ambassades ; information confirmée ce mercredi devant le Parlement ougandais.
Mais il lui faudra avancer à pas de géant. Car, la Chine, elle, poursuit sa folle course en Afrique où elle collectionne de nombreux contrats commerciaux et de BTP, de quoi nettement menacer les intérêts des occidentaux sur le continent.
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