Un nouveau parti politique consacré à la défense de la cause des Noirs a émergé en Afrique du Sud. On soupçonne l’ancien président Jacob Zuma d’en être le promoteur.
En Afrique du Sud, un parti politique exclusivement dédié aux Noirs
La sphère politique s’agrandit en Afrique du Sud. Des cadres de la région du Kwazulu-Natal viennent de porter sur les fonts baptismaux un parti politique dont les idéaux plaident en faveur des intérêts des Sud-Africains noirs. L’initiative est de Reggie Ngcobo, un politicien qui affirme avoir été jadis dans les rangs du Parti communiste sud-africain, des Combattants de la liberté économique et du parti au pouvoir, le Congrès national africain, au niveau provincial.
Des formations politiques qu’il accuse toutefois de négliger la cause noire. Mais, avec le Mazibuye African Congress – du nom de son nouveau parti – il promet de restaurer « la dignité des Noirs en décolonisant leur esprit afin qu’ils croient et s’aiment au lieu de suivre les protocoles et les systèmes occidentaux ».
« Nous en voyons quelques-uns qui existent depuis 106 ans, mais qui n’ont pas réussi à résoudre les problèmes fonciers (...) », a-t-il ajouté.
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La main invisible de Jacob Zuma
En Afrique du Sud, notamment dans les rangs du parti au pouvoir, l’ANC, on regarde ce nouveau parti du coin de l‘œil, soupçonnant l’ancien chef de l’Etat déchu, Jacob Zuma, d’en être l’instigateur. Une rumeur que Reggie Ngcobo a formellement démentie auprès du site News24.
« Nous avons consulté Msholozi (le nom de clan de Zuma) comme un pilier, un ancien combattant de la liberté et l’ex-président du pays – pas comme un membre de l’ANC. Ses conseils étaient uniquement dans le but de nous orienter », relève le président du parti.
« Nous ne lui devons rien et il ne nous doit rien, mais nous croyons qu’il est l’incarnation totale de la lutte d’un enfant noir en Afrique du Sud, il est l’une des icônes que nous admirons, mais il n’est pas membre du Congrès africain de Mazibuye », a-t-il conclu sur ce débat.
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Un parti raciste ?
Le parti a également dû se défendre contre des accusations de racisme alors qu’il est exclusivement réservé aux Noirs. “Nous ne voulons vraiment pas avoir des Blancs dans notre organisation en ce moment parce que nous croyons que les défis auxquels sont confrontés les autochtones sont uniques.”
Il assure néanmoins que les adhésions seront ouvertes à tous les Sud-Africains – Noirs comme Blancs – une fois que l’identité du parti sera forgée par les systèmes autochtones africains.
Le parti n’a pas encore été lancé et le nombre d’adhérents reste un mystère. Ses grandes lignes, cependant, devraient également s’appesantir sur l’implication des chefs traditionnels dans la gestion du pays, et bien sûr, l‘épineuse question de la redistribution des terres.
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