La communauté des entrepreneurs de Bagdad est en plein essor. 3.000 personnes ont déclaré une PME l’année dernière. Rosie-Lyse Thompson a rencontré celui qui dirige l’entreprise qu’on appelle “l’Amazon d’Irak”. Lancée en 2014, Miswag, le site de shopping en ligne fait carton plein. En seulement quelques années, un investissement de 30.000 dollars US s’est transformé en entreprise de plus de 2 millions de dollars. Miswag vend non seulement des marques internationales, mais aide aussi les commerçants locaux à faible capital à vendre leurs produits en ligne.
Inspire Middle East : Bagdad, nouvelle pépinière de start-up
“Miswag en lui-même est une plateforme où de jeunes entrepreneurs peuvent lancer leurs produits et atteindre des zones qu’ils n’auraient jamais pu atteindre au début de leur activité. Nous leur enlevons aussi la lourdeur du processus de commandes, donc ils peuvent se concentrer sur le coeur de leur métier et accroître leur croissance”, explique le PDG de Miswag, Ammar Ameen.
Noor Hashim a lancé Hili en 2016 et vend ses bijoux faits à la main sur Miswag. Depuis elle a élargie sa gamme d’accessoires et emploie 7 personnes à plein temps.
“Nous sommes quelques jeunes irakiens, nous travaillons ensemble pour promouvoir le côté positif de l’Irak à travers nos produits. Tous nos produits s’inspirent de notre héritage”, explique Noor Hashim, la fondatrice de Hili.
Noor emploie des veuves et des femmes dans la précarité. Elle transforme l’artisanat traditionnel en objets modernes. Elle s’est fait une réputation pour ses produits de grande qualité faits en Irak et ouvrira bientôt une boutique dans l’aéroport international de Bagdad espère pouvoir exporter Hili dans le Golf et aux Etats-Unis.
En mettant l’accent sur l’entrepreneuriat, ces jeunes ambitieux et dynamiques écrivent une nouvelle page de l’histoire de l’Irak.
“Culture alternative”
Rebecca Mac Laughlin Duane a pu rencontrer Drew Bennett, en charge du programme “d’artistes en résidence” de Facebook. Il travaille à faire éclater les couleurs et la créativité partout sur les murs des bureaux Facebook à travers le monde. Promouvoir les nouveaux talents qu’il déniche, passionne cet artiste.
RMD : Une partie du programme consiste à bâtir mais aussi à lancer un défi à la culture de Facebook. A quoi ressemble cette culture ? Pouvez-vous la décrire ?
DB : C’est une culture alternative, nous avons nos racines dans le ‘Do it yourself’, ce que nous créons nous mêmes, qui consiste à imaginer et réaliser des choses que l’on aurait pas pu réaliser avant. Cela a du sens pour un programme d’art, cela correspond très bien à notre culture.
RMD : Comment font d’autres artistes du Moyen-Orient et Afrique du Nord qui veulent participer au projet ? Est-ce vous qui les trouvez, ou eux qui vous trouvent?
DB : Les artistes émiratis avec lesquels nous travaillons, sont de Dubaï. Dans toutes les villes où nous avons des bureaux nous trouvons des artistes spécifiques qui sont nés et ont grandi dans la ville en question. Et bien sûr des artistes qui ont envie de travailler avec nous. Nous avons un processus de recherche méticuleux pour trouver de nouveaux artistes. Les artistes émiratis qui travaillent dans le bureau de Dubaï ont été choisi par Josephine Kelleher, basée à Dublin, qui dirige toute la région Europe Moyen-Orient Afrique. Et biensûr, elle cherchera de nouveaux artistes pour réaliser de nouvelles oeuvres pour le bureau de Dubaï dans les années à venir. Au siège nous commençons aussi à faire venir des artistes internationaux des endroits les moins exposés au monde de l’art afin de renforcer le sens d’un langage visuel mondial… et de nombreux artistes du Moyen-Orient viennent travailler au siège.
RMD : Et les artistes n’ont pas à suivre une feuille de route particulière, ils peuvent laissé libre court à leur inspiration ?
DB : C’est exact ! Le concept du programme leur permet de venir, de trouver n’importe un site qui les inspire et de faire ce qui leur semble nécessaire pour s’exprimer.
RMD : Quelle est votre oeuvre murale préférée ?
DB : Un exemple vraiment réjouissant pour moi c’est Barry McGee. C’est un coup de coeur, il vient de San Francisco. Il est venu et a réalisé un “mur en ébullition”, un travail qui gonfle sur le mur. Ce sont des photos encadrées, des écrans en soie, des dessins qu’il a exposés à plusieurs reprises dans différents musées du monde.
RMD : Pensez-vous qu’un jour Facebook aura sa propre galerie d’art, un lieu autonome que les gens pourront visiter, un lieu pour sortir ?
DB : Je crois que ça serait merveilleux. Beaucoup de gens citent nos bureaux comme des musées maintenant, grâce au fait que nombre de ces bâtiments renferment des oeuvres spécifiques créées pour eux.