Selon une ONG, des régions du Sud du Nigeria pourraient disparaître du fait des érosions qui détruisent déjà de nombreuses infrastructures. Les autorités sur la sellette.
Nigeria : quand les érosions font peur au sud-est
De la hantise dans les esprits. Difficile de condamner quiconque ferait ce genre de commentaire à propos des régions du Sud-est du Nigeria. Et le fantôme s’appelle érosion. D’après la Fondation mondiale pour l’environnement Igbo (WIEF), il existe plus de 2 800 sites érosifs actifs dans le sud-est du Nigeria. « Au moment où nous parlons, à Anambra seulement, il y a plus de 1000 sites d‘érosion actifs, à Imo, il y en a environ 300, Abia 500, Enugu 500 et Ebonyi 500 », a déclaré ce 4 juillet Odili Ojukwu, président de WIEF lors d’une conférence de presse.
Ce n’est pas tant leur nombre, plutôt les dégâts que les érosions causent à travers le monde et surtout en Afrique. L’année dernière par exemple des centaines de Sierra-léonais ont péri suite à une coulée de boue provoquée par l‘érosion d’une haute montagne. Il y a aussi qu‘à cause des érosions, les glissements de terrain engloutissent et font disparaître les ressources (bétail, champs, etc.) et des infrastructures telles que les routes et les ponts.
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Reconnaissant la responsabilité des changements climatiques, Odili Ojukwu a beaucoup plus mis en cause l’action humaine. « Le changement climatique est un facteur, mais à la base il y a des facteurs anthropiques. C’est par exemple à cause de nous que les forêts censées stopper les érosions sont souvent détruites », a-t-il déclaré en évoquant aussi les constructions « anarchiques » sur les pentes de collines.
Mais, selon Ojukwu, tout est tributaire d’une gouvernance environnementale des plus efficientes. « Nos institutions ne fonctionnent pas, c’est pourquoi il n’y a pas de technocrates qui agissent sur des questions d’environnement sur une base constante ».
D’où l’appel à la prise de conscience pour des initiatives de lutte contre l’avancée des érosions. « Les ravins ne commencent pas du jour au lendemain, il y a des processus qui les crée. Mais, elles peuvent être stoppées avec un minimum d’efforts au niveau de la communauté », a ajouté Ojukwu.
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