Le dossier de l’intégration africaine se précise un peu plus au sein de l’Union africaine. Le sommet de l’organisation qui s’est refermé ce lundi 2 juillet à Nouakchott, la capitale mauritanienne, a, en effet, enregistré de nouveaux adhérents à la Zone de libre-échange continentale (Zlec). Parmi eux, l’Afrique du Sud.
L'Afrique du Sud rejoint la Zone de libre-échange continentale
Ils sont au nombre de cinq, les pays qui rejoignent la Zone de libre-échange continental (Zlec), portant création d’un marché commun sur le continent. Lors du sommet de Nouakchott, le Burundi, le Lesotho, la Namibie, le Sierra Leone et surtout l’Afrique du Sud ont signé l’accord déjà adoubé par 44 pays.
C’est un pas majeur pour l’Afrique qui veut ainsi jouir de son gigantesque marché riche de 1,2 milliard de potentiels consommateurs. La prise de l’Afrique du Sud, économie la plus industrialisée du continent, est également une avancée notable alors que le Nigeria est encore réticent à parapher l’accord.
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Mobiliser encore et encore
Bien qu’aux avants postes des négociations pour l’application effective de l’accord, Lagos s’est désisté à la dernière minute. Le secteur privé nigérian estimant qu’il n’a pas été consulté au préalable par le gouvernement. Mais c’est que le Nigeria, en proie à une crise économique due à la chute drastique des cours du pétrole et au conflit Boko Haram, a adopté une politique économique ultra-protectionniste, et établi une liste très large de produits interdits à l’importation pour tenter d’encourager la production.
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Malgré tout, l’Union africaine espère voir le Nigeria rejoindre le navire de la Zlec. Et ce d’autant que seulement huit Etats ont effectivement ratifié l’accord du marché commun dont l’effectivité est prévue à l’horizon 2019. Alors qu’il faut en tout 22 ratifications pour son entrée en vigueur.
“Nous avons dépassé, depuis le 21 mars 2018, le point de non-retour en ce qui concerne ce grand rêve de l’Afrique. Ce qui nous reste à faire, c’est d’avancer vite et bien. Par conséquent, battons-nous avec confiance, n’ayons pas peur de prendre des risques si nécessaire et créons la dynamique qui nous permettra d’accroître le commerce intra-africain, de parvenir à l’industrialisation, de créer plus de perspectives d’emploi pour nos populations”, a suggéré le président nigérien Mahamadou Issoufou, chef d’orchestre de ce projet à l’UA.