C’est le grand nettoyage dans la présidence gabonaise. Ali Bongo a décidé de la dégraisser à hauteur de 40 % de ses effectifs, conséquence de sa politique de réduction du train de vie de l’Etat. En plus du personnel de la présidence de la République, les ministères sont eux aussi dans le collimateur de monsieur Bongo. Les détails.
Gabon : le grand nettoyage d'Ali Bongo
Le personnel de la présidence gabonaise dort d’un seul œil en ce moment et il y a de quoi. Le grand patron prévoit d’y faire le ménage. Le président Ali Bongo, décidé à réduire le train de vie de ses collaborateurs, a pris une série de mesures dont l’annonce a été faite le 21 juin dernier. Dès le 29 du même mois, les premiers coups de ‘‘balai’‘ ont commencé à se faire sentir.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les salariés de la présidence gabonaise sont au plus mal. Certains parlent même d’une ‘‘ambiance irrespirable dans le palais’‘. L’un des membres du personnel révèle qu’‘‘il est désormais difficile de croiser le regard des chefs et collègues victimes du ‘tsunami’ qui a balayé la maison’‘.
La date du 29 juin restera à jamais traumatisante pour de nombreux membres de la présidence du petit pays d’Afrique centrale. Ce jour-là, dans un communiqué, la liste revue et corrigée des collaborateurs d’Ali Bongo a été rendue publique. Les personnes dont les noms ne figurent pas sur cette fameuse liste sont tout simplement sorties du confort de la présidence et renvoyées à leur administration originelle.
Les hommes de main toujours en poste
On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis, dit le vieil adage. Le chef de l’Etat gabonais a pris soin de garder auprès de lui ses hommes de main. C’est le cas de Brice Laccruche Alihanga, son directeur de cabinet. Il a aussi maintenu Jean-Yves Teale à son poste de secrétaire général de la présidence et Maixent Nkani Accrombessi à celui de haut représentant personnel. Dans la même veine, le général Laurent Nguetsara Lendoye garde son précieux fauteuil de chef du service de renseignements de la présidence.
Le vent a aussi tourné contre les ministres. Ces derniers ont été sommés par le président Bongo de dégraisser leur cabinet. Une réduction qui ramènera chacun de ces cabinets à... 16 membres, contre la quarantaine d’individus auxquels les Gabonais étaient habitués.
Et la vague de dégraissage ne s’arrête pas là. Le train de vie connaîtra lui aussi un changement draconien. Finis les voyages luxueux en classe affaire, exception faite aux ministres. Même les véhicules administratifs sont concernés par les nouvelles mesures. Ceux dont les prix excèdent les 45.000 euros ne sont tout simplement plus à l’ordre du jour.
Certains voient en ces mesures une fuite en avant du président gabonais qui, selon eux, tente de masquer l‘échec de son gouvernement vis-à-vis de la crise consécutive à la chute des cours du brut, dont le Gabon (gros producteur) dépend en grande partie.