Mauritanie : l'Union africaine réunie en sommet après 6 mois de présidence Kagame

Les dirigeants de l’Union africaine (UA) étaient réunis dimanche à Nouakchott pour un sommet axé sur le renforcement de l’intégration continentale, un des chantiers engagés par le président rwandais Paul Kagame, au moment où l’Afrique est confrontée à l’exode de sa jeunesse.

“C’est un sommet historique qui s’ouvre aujourd’hui pour la première fois dans ce pays fondateur de l’Union africaine qu’est la Mauritanie”, a déclaré le président Mohamed Ould Abdel Aziz dont le pays accueille ce sommet qui doit s’achever lundi.

Dans la capitale mauritanienne quadrillée par les forces de sécurité, dotée d’un nouveau centre de conférences au milieu des dunes de sable et de nouvelles routes, les hôtels affichent complet pour ce 31e sommet ordinaire de l’UA, qui doit réunir une quarantaine de chefs d’Etat africains et le président français Emmanuel Macron.

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La conférence s’ouvre après un attentat suicide perpétré vendredi au Mali contre le QG de la force conjointe du G5 Sahel lancée en 2017, qui a fait trois morts, dont deux militaires de cette force.

Le président Macron doit rencontrer lundi à Nouakchott, en marge du sommet de l’UA, ses homologues du G5 Sahel, une organisation régionale regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Cet attentat démontre qu’il “y a encore énormément de failles” dans la sécurité qui doivent être “corrigées”, a déclaré le président mauritanien, cité par la chaîne France 24. “Nous soutenons les pays qui font face à des attaques terroristes. Nous condamnons ces attaques”, a déclaré de son côté le président rwandais, Paul Kagame, président en exercice de l’UA.

Crises africaines et francophonie

Avant l’ouverture du sommet, M. Kagame a fait savoir qu’il tenterait de s’assurer du soutien de ses pairs à la candidature de sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en octobre.

Paris appuie cette démarche, qui permettrait de ramener la direction de l’OIF en Afrique, après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession.

Comme à chaque sommet, les dirigeants africains se pencheront sur les crises qui secouent le continent, notamment la guerre civile au Soudan du Sud ou le Sahara occidental, dont le drapeau flotte pour la première fois sur Nouakchott à l’occasion de ce sommet, avec celui des autres membres de l’UA.

L’exode de centaines de milliers d’Africains, essentiellement vers l’Europe ne figure pas au programme officiel. Le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, dont l‘éventuelle candidature à sa succession lors du scrutin du 23 décembre est jugée inconstitutionnelle par l’opposition, ne devrait pas être présent. Un collectif catholique à l’origine de trois marches contre cette éventuelle candidature a réclamé la semaine dernière “une plus grande implication” de l’UA dans le processus électoral en RDC.

Indépendance financière

En fin de sommet, M. Macron discutera avec ses homologues du G5 Sahel de la lente montée en puissance de la force conjointe mise en place par cette organisation régionale siégeant à Nouakchott pour lutter contre les jihadistes.

La France, qui conduit dans la région l’opération Barkhane, soutient ce projet, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité.

Mais sa mise en oeuvre est pour l’instant marquée par les problèmes de financement et les accusations de violations des droits de l’homme par les troupes de la force conjointe, basée à Sévaré (Mali).

Au sommet, M. Kagame doit présenter un nouveau rapport sur une réforme institutionnelle de l’UA visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisation pour lui donner les moyens de sa souveraineté politique.

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Le budget de l’UA provient à plus de 50% des bailleurs étrangers et ses programmes sont financés à 97% par les donateurs. Pour réduire cette dépendance, la réforme prévoit le prélèvement dans chaque pays d’une taxe de 0,2% sur des importations.

La création d’une zone de libre-échange (ZLEC), lancée le 21 mars à Kigali et qui pourrait représenter un marché de plus de 1,2 milliard de personnes en Afrique et la corruption, qui, selon l’ONU, fait perdre au continent 25% de ses richesses annuelles, devraient également être au coeur des discussions.

La création de la ZLEC a été approuvé par 44 des 55 pays de l’UA, mais pas par deux poids lourds du continent, l’Afrique du Sud et le Nigeria dont le président Muhammadu Buhari doit assister au sommet.

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AFP

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