Nouvel échec des négociations entre le gouvernement et l’opposition au Soudan du Sud, brouillant de nouveau les perspectives de paix dans ce pays en guerre depuis cinq ans.
Soudan du Sud : Salva Kiir "en a assez" de Riek Machar, pas d'accord de paix
À Addis-Abeba, les sourires et les accolades n’ont rien pu changer. Salva Kiir, le chef de l’Etat sud-soudanais et son principal opposant Riek Machar n’ont pas fumé le calumet de la paix, bien décidés à camper sur leurs positions.
S’il est devenu clair que le gouvernement est disposé à remettre à l’opposition le poste de vice-président, il est cependant opposé à ce que cette position revienne au chef rebelle Riek Machar. M. Machar a fui le pays après que de nouveaux combats eurent éclaté dans la capitale, Juba, en juillet 2016, mettant fin à une brève tentative de paix au cours de laquelle il avait repris son rôle de vice-président.
“Nous en avons assez de Riek Machar, des dommages que Riek Machar a causés aux Sud-Soudanais”, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, en référence à Riek Machar.
Prochaine rencontre à Khartoum
Les rivaux se sont rencontrés cette semaine en Ethiopie voisine à l’invitation de son Premier ministre, Abiy Ahmed, à qui se sont joints les chefs d’Etat du bloc régional de l’Afrique de l’Est.
Pour l’opposition, en dépit de l‘échec des négociations, cette rencontre était utile “parce que nous avons pu voir la violence dans les yeux de Salva”, a déclaré le porte-parole de l’opposition, Lam Paul Gabriel. Ce dernier a en outre accusé le bloc régional de favoriser le gouvernement du Soudan du Sud, pour ses propres intérêts plutôt que pour une “paix véritable”.
Une autre rencontre devrait avoir lieu la semaine prochaine entre les deux ennemis, à Khartoum, la capitale soudanaise, comme l’a enjoint l’IGAD.
En guerre depuis cinq ans, le Soudan du Sud a du mal à se frayer un chemin de paix. Un accord de paix signé en août 2015 a échoué de façon spectaculaire lors de violents affrontements en juillet 2016. Il n’a fallu que quelques heures pour violer un récent accord de cessez-le-feu pendant lesquelles les deux camps ont été accusés des pires violences contre les populations civiles.