Lorsqu’une des plus puissantes églises évangéliques du Nigeria comme le Ministère de la Montagne de Feu et des Miracles recrute des gamins des rues pour monter un club de foot, sur fond de prières avec des millions de dollars à l’appui, le résultat est garanti.
Nigeria: quand l'une des plus puissantes églises évangéliques s'offre un club de football
En dix ans d’existence, le MFM football club, a déjà remporté la Coupe du monde des églises et s’est glissé parmi les meilleures équipes de ce pays de 180 millions d’habitants. Pour cette équipe de football, finacée en grande partie par les dons et surtout la fameuse “dîme” que les fidèles donnent par mois, la religion est au coeur du dispositif sportif.
“Le message que j’ai partagé avec eux est de leur faire savoir qu’avec Dieu, tout est possible. Comme nous jouons ici, une fois qu’ils ont Dieu en tête, ils auront tout ce dont ils ont besoin”, a déclaré Chuku Emeka Matthew Maduagwu, pasteur rattaché au MFM Football Club.
Deuxième du championnat nigérian l’an dernier, le club s’est qualifié pour la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF) 2018.
Contrairement à la plupart des clubs de première ligue, gangrénés par la corruption et la mauvaise gestion, le MFM traite bien ses joueurs. Logés et nourris, les “Olukoya boys” gagnent jusqu‘à 2.500 dollars par mois payés en temps et en heure.
Un luxe au Nigeria où “beaucoup de footballeurs reçoivent leurs salaires tous les quatre ou six mois”, explique le défenseur Jonathan Zikiye, 26 ans qui ajoute que “l‘église a fait beaucoup pour les joueurs, elle essaie de nous projeter à un certain niveau pour être de bons ambassadeurs de l‘église, de bons ambassadeurs du pays et aussi de bons ambassadeurs de nos familles. L‘église remodèle notre vie.”
En retour, des règles strictes régissent le quotidien au sein de la Mountain of Fire and Miracles : pas d’alcool, pas de drogue, pas de tatouages, pas de bijoux… et des “prières agressives” à base de “Amen!” et de “Pray the lord!” sont préconisées sur le terrain comme à l‘église.
L’ascension fulgurante des “Olukoya boys” fait désormais rêver de nombreux joueurs au sein d’une première ligue en piteux état. Sur les 20 clubs du championnat, 17 appartiennent aux gouvernements régionaux et les infrastructures sportives ont souffert de négligence chronique ces dernières années.