Une campagne de boycott lancée par des internautes mécontents au Maroc impacte trois produits phares sur le marché. Silencieuses dans un premier temps, ces marques ont réagi à l’appel des consommateurs.
Au Maroc, franc succès d'un boycott contre des marques célèbres
Tout est parti d’un appel anonyme lancé sur les réseaux sociaux – Facebook et WhatsApp – le mois dernier. Environ trois semaines après le mot d’ordre #nousboycottons, la grogne l’emporte sur la réputation des marques de stations-service Afriquia, de l’eau minérale Sidi Ali et du lait Centrale Danone, jugées trop chères et accusées de monopoliser leurs différents secteurs.
Selon la presse locale, des consommateurs mécontents refusent d’acheter les produits de ces trois marques détenues par des personnalités politiques marocaines de premier plan : Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et actionnaire majoritaire d’Afriquia ; Miriem Bensalah Chaqroun, la cheffe du patronat et propriétaire de l’eau Sidi Ali et enfin la famille royale qui détient des parts dans le capital du lait Centrale Danone.
Riposte des entreprises et du gouvernement
Les entreprises concernées n’ont pas pour l’instant voulu communiquer sur l’impact de ce boycott qu’elles avaient considéré au départ comme une blague de mauvais goût, refusant de répondre aux sirènes de la fronde. Pourtant, avec le mois de Ramadan couplé à une augmentation des denrées de première nécessité, le ras-le-bol des Marocains contre la vie chère s’est amplifié. Réseaux sociaux aidant, le message a vite été relayé.
A présent, les marques visées changent leurs fusils d‘épaules. Sur leurs comptes Facebook notamment, les marques Sidi Ali et Centrale Danone se sont dit réceptives des revendications des consommateurs.
Autre secteur, autre boycott, cette fois contre le poisson frais et les fruits de mer, produit de forte consommation pour les Marocains. Avec les hashtag #Laisse-le_pourrir et #Laisse-le_nager, les internautes espèrent dénoncer la flambée, jusqu‘à 20 % par rapport au Ramadan 2017, des prix de ces produits.
Le gouvernement promet dès lors de scruter de près les prix pratiqués sur le marché grâce à une task force qu’il constituera bientôt.