En République du Congo, certains acteurs de la société civile ne démordent pas.
Congo : plaidoyer pour la libération des "prisonniers politiques"
Ils sont décidés à obtenir rapidement la libération des militants emprisonnés depuis un dizaine de jours, alors qu’ils protestaient pour exiger la libération de ceux qu’ils considèrent comme des prisonniers politiques.
Il s’agit notamment d’une vingtaine de militants du mouvement citoyen “Ras-le-bol”. Ils avaient été arrêtés alors qu’ils “manifestaient pacifiquement devant le palais de justice de Pointe-Noire. Ils voulaient demander la libération des prisonniers politiques” d’après un communiqué conjoint des organisations “Tournons la page, Frontline Defenders, et Amnesty International”.
Deux jours plus tard, trois membres du mouvement dont le coordonateur Frank Nzila furent aussi interpelés à Brazzaville. Ils tentaient d’apposer des affiches pour sensibiliser le public sur la nécessité de libérer les “prisonniers politiques”.
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“Nous interpellons le gouvernement de la République qui aura besoin ou a besoin de cette sociéte civile, lance Brice Makosso de la campagne + Tournons la page/Congo +. De manière particulière, j’aimerais interpeller le ministre des Finances qui a la maîtrise des différentes initiatives auxquelles la République du Congo a adhéré, poursuit-il. Le cas de l’EITI et aujourd’hui les négociations avec le FMI. Il ne sert à rien de harceler la société civile, lorsqu’on sait que demain, on aura besoin d’elle, dans le cadre par exemple des négociations avec le FMI.”
Le Congo se bat laborieusement pour arracher un accord financier avec le FMI. Il est tenu d’après les engagements pris avec cet organisme, d’associer la société civile dans ses démarches.
“Depuis le référendum constitutionnel d’octobre 2015 et les élections présidentielles de mars 2016 fortement contestées tant par l’opposition que la communauté internationale, les autorités congolaises ont mené une vague d’arrestations des membres de partis politiques d’opposition et interdit des manifestations pacifiques”, s’insurge le Collectif Tournons la page.
Au moins 40 activistes politiques ont été arrêtés entre octobre 2015 et décembre 2016 et plusieurs parmi eux sont toujours en détention, soulignent les activistes congolais. La grande majorité est inculpée pour “incitation aux troubles à l’ordre public” et “atteinte à la sûreté intérieure” pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de manifestation pacifique, conclut le communiqué des activistes.