Portugal : un procès pour corruption impliquant l'ancien vice-président angolais renvoyé à Luanda

La justice portugaise a décidé jeudi de renvoyer aux autorités de Luanda le procès pour corruption visant l’ancien vice-président angolais Manuel Vicente, ouvrant ainsi la voie à une amélioration des rapports diplomatiques entre le Portugal et son ancienne colonie africaine.

La Cour d’appel de Lisbonne a “décidé d’acquiescer à la demande formulée par Manuel Domingos Vicente et de remettre le procès à la République d’Angola”, selon le résumé du jugement obtenu par l’AFP auprès du tribunal.

L’ouverture fin janvier du procès pour corruption impliquant M. Vicente avait contribué à crisper les rapports entre les deux pays, pourtant très liés au plan économique.

La procédure concernant M. Vicente avait alors été aussitôt séparée du procès toujours en cours et qui cherche à déterminer si, comme le prétend l’accusation, un ancien procureur du ministère public portugais a reçu de l’argent pour classer deux enquêtes visant l’ex-responsable angolais.

Ces enquêtes ouvertes en 2011 portaient sur des soupçons de blanchiment d’argent et des fait présumés remontant à l‘époque où M. Vicente était à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol.

Le ministère public avait refusé de transférer l’affaire à Luanda, arguant que “les autorités angolaises ne donneraient pas suite à la procédure ou, du moins, ne donnent pas de garanties qu’elles le feraient”, mais la Cour d’appel de Lisbonne a finalement tranché jeudi en faveur de M. Vicente.

Cette position du parquet portugais avait été très mal reçue à Luanda. “Nous considérons cela comme une offense et nous n’accepterons pas d‘être traités ainsi”, avait déclaré début janvier le président angolais Joao Lourenço.

“Pour que les relations entre l’Angola et le Portugal reviennent au niveau d’un passé récent, nous voulons un geste : la remise de la procédure à l’Angola”, avait-il prévenu.

“J’ai toujours pensé que nos deux pays étaient voués à se retrouver et j’espère qu’il en sera ainsi”, a aussitôt réagi jeudi le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa.

AFP
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