Depuis le Sénégal, Macky Sall appelle à un meilleur partage des revenus des ressources naturelles

Cri de cœur du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall pour une meilleure répartition des revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles entre Etats africains et multinationales.

Le sujet fait débat depuis plusieurs années et irrite de nombreux Africains. Vendredi, à l’ouverture de la 3e Assemblée générale de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (AAACA), le président sénégalais Macky Sall s’y est lui-aussi appesanti : il faut fixer un meilleur cadre afin que les pays africains tirent pleinement profit de leurs ressources naturelles.

“Si nous ne nous arrêtons pas à un moment donné, l’Afrique continuera à voir ses ressources naturelles partir. Et nous n’aurons plus que le trou béant abandonné après l’exploitation de nos mines, de nos carrières, de notre pétrole et de notre gaz. (...). Donc, il faut des renégociations pour toutes ces conventions”, a-t-il expliqué.

Dans son réquisitoire, le dirigeant sénégalais fait notamment remarquer que c’est une condition sine qua none pour que l’Afrique amorce sereinement son développement économique. Mais pour cela, reconnaît-il, il faut l’appui de tous, du reste en ce qui concerne l’harmonisation des législations au risque de subir “la loi de l’offre et de la demande”.

Prise de conscience africaine ?

Pour joindre l’acte à la parole, le Sénégal – qui a découvert en 2016 l’un des plus vastes champs gaziers d’Afrique de l’Ouest – ouvrira courant mai une concertation nationale pour s’accorder de la gestion des ressources naturelles. Cette rencontre prévoit la participation de l’opposition, de la société civile et des forces vives de la nation, a précisé M. Sall.

L’histoire de l’exploitation des ressources naturelles en l’Afrique a été jalonnée de nombreuses controverses, tant au niveau de la répartition des revenus avec les multinationales, qu’au niveau de la corruption qui en découle.

Avec la crise économique qui a balafré les économies africaines, certains pays ont accentué les pressions sur les entreprises exploitantes. C’est notamment le cas de la République démocratique du Congo ou encore de la Tanzanie. Mais encore difficile de révolution tant les conditions d’attribution et de gestion des marchés restent opaques dans nombre de pays.
Voir sur Africanews
>