Algérie : le Nouvel An berbère consacré fête légale annuelle

Les députés algériens ont voté lundi “à l’unanimité” l’ajout de Yennayer le Nouvel an berbère, dans la liste légale des fêtes nationales, en vertu de laquelle le 12 janvier sera désormais chômé et payé chaque année.

Le 12 janvier 2018, Yennayer avait été décrété férié pour la toute première fois en Algérie par le président Abdelaziz Bouteflika afin de “conforter l’unité nationale”.

Après le vote de lundi, “amenzu n yennayer” (“nouvel an berbère” en langue tamazight) figure désormais dans la loi listant les fêtes nationales algériennes.

Yennayer est depuis longtemps célébré en Algérie, particulièrement dans les régions berbérophones où la journée est largement fériée de fait. 

La décision présidentielle de conférer cette année un caractère officiel aux festivités avait été prise dans la foulée de protestations dans plusieurs localités berbérophones contre le rejet d’un amendement parlementaire en faveur d’une généralisation de l’enseignement du tamazight, la langue berbère.

Le tamazight a été reconnu langue nationale en mars 2002 après les émeutes sanglantes du “Printemps noir” de 2001 qui avaient fait 126 morts en Kabylie, avant d‘être consacrée deuxième langue officielle du pays avec l’arabe dans la Constitution adoptée en 2016.

L’Algérie compte quelque 10 millions de Berbérophones, soit un quart de sa population.

La Kabylie, région montagneuse et frondeuse à l’est d’Alger, abrite la plus importante communauté berbère algérienne.

Outre les Kabyles, l’Algérie compte d’autres communautés berbérophones : Mozabites dans la Vallée du Mzab (centre), Chaouis dans les Aurès (Est) ou Touaregs (Sud).

Les revendications identitaires et linguistiques kabyles, et plus largement berbères, ont longtemps été niées voir réprimées par l’Etat algérien, désireux d’unir le pays autour de l’arabité.
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