Nigeria : massacre dans une église catholique

Quinze personnes ont été tuées ce mardi dans une église catholique d’Ayar-Mbalom dans l‘État de Benue, au centre du Nigeria, rapportent les autorités nigérianes.

Morts la Bible ou le calice en main, à l’image des soldats morts l’arme à la main. C’est ce que la postérité pourrait retenir des prêtres Joseph Gor et Felix Tyolaha. Eux qui ont été assassinés hier dans la paroisse catholique Saint Ignace de d’Ayar-Mbalom dans l‘État de Benue au centre du Nigeria. Un meurtre imputé jusqu’ici à des éleveurs de confession qui ont également tué 13 fidèles soit un total de 15 victimes.

La triste nouvelle a été donnée par les autorités nigérianes dont le porte-parole du gouverneur Samuel Ortom, Terver Akase qui a expliqué que les assaillants avaient aussi brûlé 50 maisons. L’attaque intervient quatre jours après le meurtre de dix personnes par des bergers dans la zone du gouvernement local de Guma.

Pendant ce temps, le centre médical Bishop Murray, Makurdi a été assiégé par les résidents. Femmes, enfants et prêtres ne pouvaient retenir leurs larmes en pleurant en voyant les cadavres de ceux qui avaient été tués par les éleveurs.

Buhari indigné et choqué

Et le choc a été si violent que Muhammadu Buhari ne s’est pas empêché de sortir de sa réserve. « Cette dernière attaque contre des innocents est particulièrement condamnable : violer un lieu de culte, tuer des prêtres et des fidèles est non seulement ignoble, diabolique et satanique, mais il est clairement conçu pour attiser les conflits religieux et plonger nos communautés dans une effusion de sang sans fin », a déclaré le chef de l‘État nigérian cité par Sahara Reporters. Ce, en promettant de punir très sévèrement les auteurs de ces crimes « odieux ».

Killing of Worshipers, Priests At Benue Church Vile, Satanic, Says Buhari | Sahara Reporters https://t.co/2lSHSjjlv6 MBuhari benuestategovt AsoRock #BenueKillings pic.twitter.com/DlsdzfzbfT

— Sahara Reporters (SaharaReporters) 24 avril 2018

Ce qui est loin d‘être rassurant, car ces affrontements entre éleveurs nomades musulmans et agriculteurs chrétiens se déroulent après le déploiement de l’armée du 15 février au 31 mars derniers dans les États du Niger, de Benue, de Kaduna, de Nasarawa, de Kogi et de Taraba pour tenter de mettre fin à ces conflits. En vain.

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Et les victimes collatérales continuent de se multiplier. Selon Amnesty International, ces violences auraient coûté la vie à plus de 517 personnes en 2017. Et depuis le début de cette année, ces conflits auraient déjà fait plus de 180 morts.
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