Pékin a fait état lundi d’un “lourd bilan” après un accident de la route impliquant des touristes chinois en Corée du Nord, tandis que la télévision d’Etat chinoise évoquait “plus d’une trentaine” de morts.
Corée du Nord : "lourd bilan" d'un accident impliquant des touristes chinois (Pékin)
“Un grave accident de la route” survenu dans la nuit de dimanche à lundi dans le sud de la Corée du Nord “a provoqué un lourd bilan parmi des touristes chinois”, a indiqué dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, sans livrer de détails.
De son côté, la télévision d’Etat chinoise CGTN avait rapporté plus tôt lundi sur Twitter qu’un car de touristes était tombé d’un pont en Corée du Nord, et que “plus de 30 personnes” avaient été tuées dans l’accident. Ce tweet a été ultérieurement supprimé.
La Chine a été informée tard dimanche de l’accident et son ambassade à Pyongyang a dépêché des employés sur les lieux, a indiqué le ministère.
Évoquant l’accident, la télévision d’Etat chinoise CCTV a diffusé lundi une vidéo montrant un large véhicule renversé, en pleine nuit et sous une pluie légère, ainsi que des véhicules de secours et un docteur prenant soin d’un blessé, mais sans préciser la provenance des images.
La vaste majorité des touristes visitant la Corée du Nord viennent de Chine : les deux pays, alliés depuis la Guerre froide, partagent une longue frontière terrestre et des vols réguliers relient Pyongyang à plusieurs villes chinoises.
Selon les autorités chinoises, l’accident est survenu dans la province du Nord Hwanghae, située au sud de la capitale nord-coréenne et frontalière de la Corée du Sud.
La région comprend notamment la ville de Kaesong, connue pour ses quartiers anciens, et qui abrite une vaste zone industrielle intercoréenne, où des usines sud-coréennes employaient des ouvriers nord-coréens. Séoul avait fermé cette zone en 2016 en riposte à un nouvel essai nucléaire de Pyongyang.
Routes rudimentaires
Le groupe de touristes chinois voyageait en car de Kaesong à Pyongyang quand l’accident est survenu, selon le site internet spécialisé sur la Corée du Nord NK News, se référant à une source qu’il ne nomme pas.
Jusqu‘à 5.000 visiteurs occidentaux, dont environ 20 % d’Américains, se rendaient chaque année dans le pays ermite, mais leur nombre a plongé après que les Etats-Unis ont interdit à leurs ressortissants d’y voyager tandis que d’autres pays multipliaient les avertissements, sur fond d’escalade des tensions autour du programme nucléaire de Pyongyang.
A l’inverse, le tourisme chinois en Corée du Nord est resté solide, en dépit de l’application par Pékin des sanctions internationales contre le régime de Kim Jong Un.
On estime que plusieurs dizaines de milliers de Chinois visitent chaque année le pays, un grand nombre s’y rendant en train via la ville frontalière de Dandong.
Le réseau routier nord-coréen reste pour l’essentiel dans un état rudimentaire, les routes étant souvent criblées de nids-de-poule et constituant pour beaucoup des pistes de terre plutôt que des voies bitumées.
Les ponts sont parfois fermés à la circulation en raison de la détérioration de leur structure.
Mais la route entre Pyongyang et Kaesong, que le car de touristes empruntait selon NK News, est réputée être l’une des meilleures du pays ; elle relie Sinuiju, sur la frontière chinoise, à la zone démilitarisée avec la Corée du Sud.
La voie est ponctuée de colonnes de béton susceptibles d‘être implosées pour bloquer le passage à une éventuelle invasion militaire.
Pour autant, comme toutes les autoroutes et routes en Corée du Nord, elle n’enregistre qu’un trafic routier extrêmement limité.
AFP