Des individus déguisés en Casques bleus ont attaqué samedi des positions de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) et des forces armées françaises à Tombouctou au nord du Mali. Peut-être une nouvelle stratégie des terroristes.
Mali : de faux Casques bleus attaquent un camp de l'ONU à Tombouctou
Une attaque complexe vu la confusion que les assaillants ont semée après leur opération. Des éléments armés utilisant des moyens logistiques des Casques bleus ont attaqué hier à l’arme lourde et à l’arme automatique les positions de l’armée française et de la MINUSMA dans la ville de Tombouctou au nord du Mali. « La MINUSMA confirme une importante attaque aux mortiers, des échanges de tirs et un attentat suicide à la voiture piégée à Tombouctou. Un casque bleu a été tué lors des affrontements », a écrit la Mission sur sa page Twitter.
La MINUSMA confirme une importante attaque complexe sur son camp à #Tombouctou cet après-midi (mortiers+échanges de tirs+attaque au véhicule suicide). Situation sous contrôle. #Mali— MINUSMA (@UN_MINUSMA) 14 avril 2018
Si les autorités françaises s’abstiennent jusqu’ici de se prêter à tout commentaire, l’information a été confirmée par l’armée malienne qui fait état d’un soldat tué dans ses rangs et de 10 blessés au sein de l’armée française. « Des terroristes portant des casques bleus à bord de deux voitures chargées d’explosifs, dont une aux couleurs de l’armée malienne et une autre portant l’inscription ‘‘ONU’‘, ont tenté de s’infiltrer dans ces camps », indique le communiqué du gouvernement malien qui rassure par ailleurs que la situation est « sous contrôle ».
Toutefois, ce n’est pas la première attaque du genre contre la MINUSMA. Les Nations unies ont déclaré le mois dernier avoir perdu 162 Casques bleus au Mali depuis 2013. Ce qui en fait l’opération de maintien de la paix la plus meurtrière du monde de nos jours.
L’accord de paix signé en 2015 par le gouvernement malien et des groupes séparatistes n’a pas réussi à mettre fin à la violence dans le nord du Mali. Cet échec a plutôt été aggravé par les islamistes qui ont également lancé des attaques contre des cibles prestigieuses dans la capitale Bamako, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.
Les forces françaises sont intervenues en 2013 pour repousser les combattants islamistes qui avaient récupéré un soulèvement touareg un an plus tôt. Quelque 4 000 soldats français sont toujours présents. Le Conseil de sécurité des États-Unis a ensuite déployé des soldats de la paix dans le pays. Lesquels sont souvent attaqués par les terroristes.